Le nombre de brancards dans le couloir ne cesse d’augmenter, sur ces brancards des patients attendent, parfois depuis plusieurs heures, couverts d’un simple drap.
Tous les box des urgences sont occupés, certains depuis plus de 24 h, impossibilité de faire « monter » les patients dans les services dont ils devraient dépendre au vue de leurs pathologies …
Dans les services de court séjour, tous les lits disponibles sont « pleins », parfois depuis plusieurs semaines…le nombre de lits de plusieurs services a été réduit, parfois de moitié, devant le manque de personnels soignants…
En Soins de Suite, service de moyen séjour ou les patients de court séjour poursuivent leur hospitalisation, les lits disponibles sont devenues rareté, et certains patients sont hospitalisés depuis plus de 6 mois, là où ils devraient sortir au bout de trois semaines.
Au sortir des hospitalisations, les familles ne peuvent accueillir leur mère, leur père malade et de toute façon il n’y a pas de médecin, pas d’infirmière, pas de kiné disponibles avant longtemps…
En ville, dans les campagnes, il est de plus en plus difficile de trouver un médecin, les patients cherchent des jours, parfois des semaines, les délais de rendez-vous s’allongent, des mois, parfois des années !
Toute la chaine du soin est bloquée, dans le secteur privé, comme dans le secteur public, et pour longtemps…
Le soin est devenu maltraitant, vous avez fait de nous des maltraitants.
De l’extrême droite à l’extrême gauche, en responsabilité et dans l’opposition, vous avez construit cette maltraitance ou vous l’avez acceptée.
Par vos décisions, vos acceptations ou vos démissions intellectuelles, vous avez maltraité les soignants,
Vous avez saboté leurs exercices, cassé leur outil de travail, provoqué les départs, et vous les avez rendus maltraitants, avec une différence de taille, eux ne le voulaient pas, eux ne l’acceptent pas !
Vous ne vous êtes jamais intéressés au soin, vous n’avez vu le soin que comme une dépense, un coût pour la nation, vous avez construit son encadrement, et fait de l’efficience en santé (faire mieux avec moins) un dogme.
Vous avez déplacé la santé de Ségur à Bercy et mis en place une médecine de chiffres et de complets gris. Années après années, réformes après réformes, vous avez décidé sans les soignants, et, à force d’erreurs, vous avez construit une médecine sans soignants !
Ce bilan, c’est le vôtre, et vous ne le regardez pas, vous ne le mesurez pas. Vos programmes santé sont désespérément vides. Tout au plus quelques propositions à la marge, idéologiques, simplistes parfois, toujours inadaptées.
Aucun d’entre vous, n’a l’expertise du système, aucun d’entre vous n’a la volonté de le remettre à plat, le courage de le reconstruire. Je vous l’affirme, sans cette volonté et ce courage nous n’y arriverons pas, et de maltraitance en maltraitance, l’effondrement se poursuivra.
Je vous appelle à faire de la santé un axe majeur de vos programmes, je vous appelle à cesser de regarder la santé non pas comme un coût mais comme un bien commun créateur de richesse.
Personne ne se pose la question d’une éducation « rentable », l’ignorance est bien plus coûteuse que la connaissance,
il en va de même pour la santé, mal soigner engendre un cout incommensurablement plus grand pour la nation que le soin adapté.
Je vous appelle à reconsidérer les métiers du soin, à investir massivement dans les mains qui soignent, à écouter ceux qui portent le soin, à abandonner la logique financière pour celle du CARE et à donner aux soignants, les moyens de leur engagement au-delà des secteurs des professions et des modes d’exercices .
Dr Jérôme Marty
Président UFMLS
#Macron #Zemmour #Pecresse #LePen #Hidalgo #Jadot
Au moins c’est clair dit comme cela.
Avez-vous l’exemple d’un système de soin qui fonctionne ?
Plutôt que de réinventer la roue ce serait pas mal de s’inspirer car l’on voit où l’exception française nous a conduit.
Ils n’en sont pas capables, il faut leur montrer la voie, ouvrir le débat !
Merci.
Bonjour la situation que vous vivons était prévisible depuis les réformes Ralite contre lesquelles je me suis opposé fermement alors que je n’étais qu’externe
A l’époque la doxa bien pensante dominait et je passais pour un extrémiste de droite alors que défendais la liberté de notre métier et son ideal
Les réformes de Juppé ont encore aggravé les choses . Il s’est payé une virginité sur le dos de la santé après avoir tout cèdé aux revendications catégorielles hallucinnantes de 95
Aujourd’hui les politiques se retranchent derrière le numerus clausus que nos bureaucrates ont mis en place partant du principe que l’offre crée la demande et donc qu’il fallait diminuer l’offre
En fait c’est beaucoup plus grave et difficilement soluble. Les métiers de la santé ne sont plus attractifs . Pourquoi vouloir s’y engager quand on trouve normal que des blogueurs décérébrés soit disant influenceurs aient plus de valeur et suscite plus de respect et d’admiration qu’une infirmière un Kine ou un médecin
Je suis inquiet pour les 20 prochaines années on risque de voir apparaître un vrai médecine de riches comme aux États Unis ou en Grande Bretagne
J’espère que nous pourrons quand même éviter cela et faire une vrai révolution et renverser la bureaucratie totalitaire qui est à la tête de la santé depuis 81
Bon courage à tous et encore bravo pour le billet de notre président
Y’a pas de risque de médecine de riche ou de pauvres dans ce pays car on a la culture du reste à charge à payer nulle. Par contre ce qui est encore plus nul, c’est la dévalorisation de la profession de médecin en particulier, et des soins en général.qui en découle. Les patients sortent de l’hôpital et de la pharmacie sans avoir aucune notion du coût du soin. Résultat, les médecins libéraux disparaissent avec des tarifs en consultation incompatibles avec l’investissement humain personnel pour faire des études de médecine. C = 20€ en 2003 après 6 mois de grève et GS = 25€. Le plus grave est que les syndicats médicaux sont financés par la CNAM!! Tu signes la Convention médicale ton syndicat reçoit 500.000€, tu signes pas tu meurs!! Dégoûtant