« Désolé, on s’est trompé de sujet. Pas grave, vous repasserez la semaine prochaine ! Avec nos excuses quand même… » Les étudiants en médecine ont dû, ce jeudi, replancher sur leur concours d’internat. Ils sont à juste titre excédés de cette désinvolture et de ce manque de préparation dans l’organisation de ces épreuves nationales classantes (ECN). Ce manque de respect envers leurs jeunes confrères est ressenti également par les médecins de l’UFML, comme une nouvelle humiliation dans l’engagement des soignants. L’UFML soutient les étudiants en médecine comme elle soutient tout soignant devant l’injustice qu’il subit.
Après les quelques bourdes informatiques de 2016 lors des premiers ECNi et les erreurs de distribution des sujets pour le PACES en Bourgogne il y a quelques semaines, cette fois, c’est une erreur dans le choix des sujets qui oblige 8000 étudiants en médecine à repasser certaines de leurs épreuves au concours national d’entrée à l’internat. Dans des conditions de chaleur insupportable (certains amphithéâtres ne sont pas climatisés), la colère et le stress au ventre, ils doivent plancher de nouveau plusieurs heures pour tenter d’arracher le meilleur classement à ce second concours dans le cursus éprouvant des études de médecine, celui qui va décider de l’orientation de leur carrière médicale. Car c’est ce redoutable concours de l’ECN, imposé à toutes et tous à la fin de la sixième année de médecine, qui permet, selon le classement obtenu, de choisir la spécialité et le lieu géographique de son internat.
Chacun sait la difficulté des études de médecine et l’état de souffrance psychique des étudiants (près de 7 étudiants en médecine sur 10 souffriraient d’anxiété, 3 de dépression avec le risque de suicide dont on déplore un surnombre important chaque année). Pourquoi en rajouter en ne portant visiblement pas le plus grand soin à l’organisation de ces concours ? Pourquoi ne pas sécuriser au maximum les épreuves ? Ne prépare-t-on pas sérieusement les questions ? Ne relit-on pas tous les sujets ? Ne vérifie-t-on pas les documents ? Ne dispose-t-on pas de jurys suffisamment disponibles ? N’engage-t-on pas un nombre suffisant d’examinateurs ? Ne tire-t-on pas les leçons des années passées qui ont déjà vu des bourdes se produire ? La compétence des organisateurs n’est-elle pas évaluée, alors que la manie de l’évaluation occupe toute une partie des administrations françaises ?
L’incurie à l’origine de ce nouvel incident excède autant les médecins que les futurs médecins. L’UFML espère qu’à l’heure où la France manque de soignants du fait de cette incurie plus générale, la nouvelle politique en marche saura trouver les bonnes solutions pour ne plus infliger de stress supplémentaire dans la formation des futurs médecins. L’UFML demande à ce que les responsables de l’organisation des épreuves s’imposent la même excellence que celle qui est demandée aux candidates et candidats d’un des concours les plus difficiles et les plus sélectifs d’Europe.
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