Quelques mots sur l’ubérisation du soin.
Depuis quelques temps le groupe Ramsay, un groupe de cliniques pose la main sur la médecine de ville, ils sont passés par l’article 51, un article qui permet d’expérimenter de nouveaux modes de rémunération. Ils ont ainsi défini quel est le coût de révision d’un patient, en quelque sorte comme pour une voiture, vous êtes diabétique vous coûtez tant, vous êtes insuffisant cardiaque le coût de vos soins est de tant. A partir de là ils ont calculé le nombre de patients qui allaient passer dans leurs centres de santé, ils ont défini une enveloppe financière, enveloppe qui va leur être versée par l’assurance maladie et avec laquelle ils vont rétribuer au forfait les médecins qui travaillent dans ces centres. On comprend aisément que l’intérêt de l’établissement sera de surveiller les prescriptions et les soins des médecins afin qu’ils ne dépassent pas cette enveloppe et donc le médecin perd son indépendance et vous perdez votre indépendance du soin.
Par ailleurs ce qui nous fait très peur c’est que l’on voit bien que les restructurations se multiplient, les groupes deviennent des mega-groupes achètent de plus en plus de structures et c’est ainsi que vous avez des groupes qui ont à la fois : les maternités, les soins médicaux mais également, c’est important, les soins de suite, si votre état ne vous permet pas de rentrer à domicile vous devez aller dans un EHPAD ou dans une maison de retraite et certains groupes ont aussi des maisons de retraite et des EHPAD et puis si au bout de votre parcours de soin vous avez besoin de biologie, d’examens, vous avez besoin de scanner, d’IRM, parfois ça peut appartenir aussi aux mêmes groupes. On voit bien que toute la séquence du soin peu appartenir à un même groupe et ça, ça pose problème quand même, parce que ces établissements, ces groupes, sont financés par des fonds de pension étrangers, ces fonds de pension sont réassurés par la Chine et c’est ainsi que si vous avez une grave crise mondiale financière, on peut imaginer que ces groupes peuvent très bien se retirer du secteur du jour au lendemain et le système s’effondrerait dans son ensemble.
On ne peut pas accepter nous médecins, mais aussi vous patients, de perdre à ce point cette indépendance et que le système sanitaire par tranches en quelque sorte soit entièrement tenu par les mêmes, ça pose un vrai problème d’indépendance : indépendance du soignant, indépendance du patient et indépendance du système sanitaire, je ne pense pas que ce soit cela que nous voulons.