L’épouse du nouveau ministre de la Santé, Marguerite Cazeneuve pourra rester numéro 2 de la CNAM, assure le secrétariat général du Gouvernement.
Pour l’UFML-S, le fait d’imaginer que Marguerite Cazeneuve puisse rester en poste prouve la considération de ce tout petit vase clos pour les soignants libéraux.
Faut-il rappeler que l’assurance maladie est censée avoir un statut de droit privé, qui lui confère une certaine indépendance. Indépendance bafouée depuis des années par une gouvernance verticale ou le président décide, le ministre relaie (et pose sa signature sur une lettre de cadrage écrite par le plénipotentiaire Jupiter) et le directeur de l’assurance maladie, caporalisé, applique.
Cette formule de l’échec se verrait renforcée, de la plus bananière des façons, par le maintien de Madame Cazeneuve au poste de vice directrice de l’assurance maladie. Nous ne mettons ici nullement en doute l’indépendance d’esprit de celle-ci, mais le modèle de gouvernance est ainsi fait que l’assurance maladie voit son indépendance dévoyée par les lois précédentes.
Nous avons besoin de véritables négociations.
Celles-ci devraient se faire en un terrain séparé, isolé, du ministère, afin de permettre au directeur de l’assurance maladie d’avoir la possibilité de faire bouger les lignes. Si ce n’est pas possible. Ouvrir au maintien de Marguerite Cazeneuve en poste à l’assurance maladie, c’est s’asseoir sur le paritarisme et les négociations conventionnelles.
Nous savons que le Macronisme n’a pas fait montre d’une grande appétence pour les négociations sociales. Voici la concrétisation de ce mode de pensée : nous décidons, vous exécutez. Et on se fout de ce que vous pensez…soignez et taisez-vous…
Le signal est à l’opposé de ce que nous sommes en droit d’attendre pour relancer la confiance entre professionnels de soin, assurance maladie et gouvernement « Il faut que tout change pour que rien ne change…» Cette formule tirée du film « Le Guépard » de Luchino Visconti est malheureusement toujours vraie…