Alors que la télémédecine a été à maintes reprises présentée comme une solution aux déserts médicaux dès la campagne électorale par Emmanuel Macron, puis dès sa prise de fonction par Agnès Buzyn, le directeur de l’assurance maladie propose un cadre restrictif à son utilisation.
Pour l’UFML-S la télé médecine ne peut être une solution aux déserts médicaux mais une aide à la pratique de l’exercice médical et un outil facilitateur d’installation des praticiens. Pour autant l’UFML-S s’étonne de cette volonté de construire une télémédecine à l’étroit alors que celle ci doit s’ouvrir a tous, être facile d’accès, et souple d’utilisation.
Le décalage existant entre des négociations conventionnelles dont le modèle semble n’avoir pas franchi le XX e siècle et la réalité d’un monde où les plateformes commerciales de téléconsultation (souvent autorisées par les ARS relais de l’État) se développent est flagrant. Tout semble permis pour ces plateformes de téléconsultations qui se vendent aux assurances, mutuelles ou entreprises les plus offrants (tarifs, accès, modèle organisationnel), tout semble encadré, restreint, compliqué pour les médecins libéraux :
– l’activité devra être limitée aux seuls patients en affection de longue durée,
-son utilisation limitée au médecin traitant du patient.
-le patient devra être connu du médecin traitant qui devra l’avoir examiné au moins 12 mois auparavant.
-le médecin devra pratiquer l’acte de télémédecine à son cabinet.
Bien sûr, l’assurance maladie prévoit quelques exceptions afin de ne pas sombrer dans le ridicule d’une situation qui priverait totalement les déserts médicaux de son utilisation mais ce décalage entre la vie réelle impactée par la technologie, l’économie de marché, l’évolution sociétale, et la vie conventionnelle pose question.
A quoi joue l’assurance maladie ? Et à quoi jouent les ARS ?
Quel est ce jeu trouble de ces deux partenaires liés par la loi de modernisation de la santé en un même rôle d’application des décisions de l’État ?
L’un ralentit et complexifie l’utilisation des médecins alors qu’il faudrait l’accélérer et la faciliter l’autre accélère et facilite l’utilisation par le marché alors qu’il faudrait la ralentir et la borner.
L’UFML-S appelle à la levée des barrières à l’utilisation de la télémédecine par les médecins pour une télémédecine qui s’ouvre à tous les patients en des circonstances et des lieux d’utilisations déterminés par le praticien et « en même temps » appelle à un encadrement serré des logiques commerciales financières et assurantielles de son utilisation, et à la garantie du maintien de l’exclusion de la médecine des réseaux de soins.
Dr Jérôme Marty : Président Dr Valérie Briole : Secrétaire générale Dr Lamia Slitine : Trésorière
Dr Paule-Annick Ben Kemoun Dr Jacqueline Goltman Vice présidentes
Dr Franck Chaumeil Dr David Schapiro Vice Présidents
Dr Stéphan Meller : Secrétaire général adjoint
Dr Marie Hélène Bouyer Bonfait : Trésorière adjointe