Prendre la décision d’annuler un mouvement n’est jamais chose facile, surtout quand on a subi deux précédents dramatiques avec les attentats de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 et des terrasses et du bataclan le 13 novembre 2015.
Lorsque nous avons pris la décision du mouvement du 10 mars, le conflit armé Russie Ukraine n’avait pas débuté.
En 8 jours les choses ont profondément changé.
Que nous le voulions ou non, l’impact de ce drame a été, et est global.
La France, comme les autres pays d’Europe, et au delà, est directement ou indirectement liée à ce conflit et à ses conséquences potentielles.
La menace d’un conflit généralisé reste possible.
Nous ne sommes pas là pour dire si cela est impossible, inexistant, exagéré, ou possible, mais nous sommes conscients que le seul fait de se poser la question montre que nous avons changé de monde ou en tout cas d’environnement.
Tenant compte de cela nous nous sommes posés la question du maintien de ce mouvement.
Il nous est apparu en faveur de sa suspension que:
-celui ci serait inaudible et quasi invisible au regard de l’actualité et de l’angoisse qu’elle est susceptible de générer.
-celui ci serait mal perçu au moment ou une grande partie de professions dont des professions du soin dont nous sommes solidaires, se mobilisent au secours des populations bombardées ou réfugiées.
-celui ci manquerait sa cible qui est rappelons le : l’intégration dans les programmes des candidats de la santé en une place prioritaire et la prise de conscience de l’urgence à reformer la santé avec un plan Marshall de la médecine libérale, un choc d’attractivité, une révolution tarifaire avec des tarifs à hauteur de la moyenne européenne et un accès aux honoraires complémentaires suivant nos propositions.
Celui ci peut être repoussé afin de retrouver sa visibilité et son impact.
Contre la suspension du mouvement il nous est apparu que :
-nous n’avons bien sur pas la main sur la situation internationale et rien ne nous permet de savoir quel sera son évolution et sa durée.
-un certain nombre de médecins se sont préparés à ce mouvement, l’ont diffusé, ont annulé leurs consultations, prévenu leurs patients.
-un mouvement est toujours possible quelles que soient les circonstances….
Mais :
Par expérience nous savons qu’on ne « fait pas pour faire », par expérience nous savons que la mobilisation est liée à tout un ensemble de facteurs dont celui de la fierté de le faire.
Comme je vous l’ai dit, la décision n’est pas facile, et elle peut engendrer de la colère, j’ai lu certains d’entre vous qui ont parlé de manque de courage et autres « dégonflés » ces mots traduisent le choc en lien avec le vécu d’une profession par trop sabotée.
Ce vécu, nous l’avons, il signe notre engagement, et cet engagement est de mener notre profession à arracher son respect, sa considération et sa juste valorisation. Mon rôle de président est d’avoir la responsabilité d’engager la profession dans des combats où elle a toute la visibilité qu’elle mérite et où par sa force et la particularité du moment que l’on a su construire, elle peut gagner, ce n’est pas le cas actuellement.
Nous avons donc pris la décision de suspendre le mouvement du 10 mars au sein de notre programme d’action.