A quel moment un constat devient-il un drame national, une urgence ? http://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2016/02/01/un-medecin-limousin-sur-six-aurait-deja-eu-des-pensees-suicidaires_792916
Un médecin sur six a des idées suicidaires, c’est en France, là maintenant. Combien de temps faut-il attendre pour que s’éveillent les consciences ? La médecine est-elle à ce point méprisée pour que ces médecins se donnent la mort sans provoquer de réactions ?
La souffrance, l’épuisement des médecins de France n’est-elle pas marqueur suffisant pour que se pose la question des responsabilités ? Souffrance qui frappe aveuglément ignorant les secteurs d’activités, les modes d’exercices… La médecine est malade, gravement, de sa gouvernance, résultats de choix politiques qui depuis des années pensent système de soins et non médecine. Les faits sont là, désormais incontournables et face à la déconstruction d’un miracle français, patiemment orchestrée par la raison du chiffre, c’est avec cette réalité que les politiques vont devoir composer…et réagir. Depuis des années nous avons assisté, médusés, aux cortèges de réformes qui loin de renforcer le corps sanitaire l’ont fragilisé, par l’installation d’une gouvernance administrative, outil d’imposition de décisions qui peu à peu ont gommé jusqu’à l’existence des acteurs… Réforme hospitalière, loi HPST, loi de modernisation de la santé, les choix sanitaires présentés comme autant de victoires politiques ont pour nous le goût de la désespérance. Il n’est plus temps de penser à meubler la maison lorsque le feu s’étend ! Gouverner c’est prévoir… Qui gouverne ? Vous êtes responsables, point n’est besoin de vous nommer, nous vous connaissons, nous savons les conséquences de vos actes, et seule la sacralisation de notre mission face à la maladie, aux doutes, aux questionnements, aux attentes de nos patients, anonymes pour vous, nous portent à permettre la viabilité du système, exonérant vos fautes… Jusqu’à quand ? Nous sommes médecins et l’urgence est notre, chaque jour touchés directement ou indirectement, nous ne pourrons bientôt plus nous taire… Il est de notre responsabilité de réagir puisque vous n’en êtes pas capables ! Nos drames sont vos échecs, notre souffrance est votre incapacité d’action. Vous avez fait le choix d’ignorer le socle même qui fait votre existence et la médecine a rejoint les enseignants, les forces de l’ordre, les agriculteurs au sommet des statistiques des suicides …Ceux qui soignent, ceux qui enseignent, ceux qui protègent, ceux qui nourrissent, les 4 piliers de la société se suicident. Et il faudrait se taire ? Et il faudrait accepter votre silence ? Et il faudrait subir encore vos urgences à légiférer et à persister dans l’erreur ? Nous devons parler, c’est notre devoir, un devoir de solidarité face à nos frères qui souffrent, face à nos frères qui partent, un devoir de secours face aux drames à venir. Nous devons parler, témoigner, témoigner encore. Médecins de l’hôpital public, des cliniques, de villes et des campagnes, nous devons parler pour que cessent les conséquences de vos politiques, la résultante de votre mépris. Vos témoignages sur : parlerpourstopper@ufml-syndicat.org