Communiqué de presse du 21/12/17: Stratégie Nationale de Santé, « Quand l’Etat s’en mêle, l’Etat s’emmêle »

Stratégie Nationale  de Santé  ( document à lire ici )

L’UFML-S note quelques avancées mais dénonce une ode au paternalisme d’État et un catalogue de fausses priorités.

Aucune prise en compte de l’urgence de la situation et de l’effondrement démographique:

Des indicateurs

Des outils de mesures

De la traçabilité

De la certification…

Et un renforcement de la lourdeur administrative.

Si le renforcement de la prévention est important il n’y a pas de volonté réelle de redonner de l’attractivité aux professions du soin.

Le chapitre sur le « prendre soin des soignants » est en total décalage avec l’avenir promis fait de toujours plus d’indicateurs, de procédures, de protocoles, d’encadrements qui sonne comme l’application à la médecine de ville de ce qui a en parti déstructuré les équipes au sein de l’hôpital public et des établissements privés.  Le «contrôle qualité permanent» et la norme priorisés devant la femme et l’homme soignant.

L’UFML S rappelle que 30 ans d’ANDEM, ANAES, HAS n’ont pas amélioré le sort des professionnels du soin. Les postes vacants de PH, d’infirmières, d’aides-soignantes, les burn out, les suicides, les déplaquages, sont le marqueur d’un système de santé qui année après année, oublie la réalité humaine. L’URGENCE est à la femme et à l’homme soignant pas à l’audit permanent.  Le système s’effondre de son centralisme et du pouvoir des petits chefs. Pour l’UFMLS Cette SNS les renforce !

Vouloir intégrer les représentants des patients, des ordres professionnels, des soignants au niveau territorial est une bonne chose, mais n’est rien si cela n’est pas fait à tous les niveaux et donc au niveau national, pour instaurer une gouvernance partagée et une véritable démocratie sanitaire.  Cette SNS reste une ode au paternalisme d’État.

L’affirmation de l’inadaptation du paiement à l’acte pour construire une médecine de qualité, la lutte contre les «dépassements d’honoraires» et l’absence de réelle politique tarifaire, le développement des maisons de santé comme marqueur de réussite face aux déserts médicaux ne sont pas sans rappeler le ministère précédent et sonnent comme autant de marqueurs idéologiques et dogmatiques.

L’UFML S déplore que tout au long des 54 pages, jamais ne soit abordée  la question cruciale : ça vaut quoi un médecin au 21 siècle ! C’est quoi un médecin ?

La SNS renforce le rôle des patients, point positif, mais ne crée pas les conditions du renforcement de l’offre de soins.

L’UFMLS met en garde contre la poursuite de l’établissement d’une médecine sans médecin qui, année après année, installe une France sans médecins.

Sur les new tech, penser éthique c’est bien, intégrer le fait que celles-ci se moquent des frontières et ouvrir à une éthique transnationale c’est mieux…

Sur les outils numériques, la leçon du DMP pas véritablement en fonction, après 20 ans de gabegie financière, n’a vraisemblablement pas suffi.  La SNS promet aux soignants des outils numériques d’aide à la décision médicale, au diagnostic et annonce l’intervention régulière de l’État : échec annoncé.                                                       L’expérience montre qu’en la matière  quand l’État s’en mêle l’État s’emmêle !

Si cette SNS présente quelques timides éléments positifs en terme de gouvernance et de démocratie sanitaire, de prévention, son axe d’orientation prépondérant «l’audit, la norme et la procédure » est en total décalage avec l’urgence ressentie par des millions  de Français : il est de plus en plus difficile de consulter ! : «par qui serai-je soigné

À noter que l’hospitalisation privée est étrangement absente, ce qui interpelle au regard du particularisme du système hospitalier français.

 

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1 Commentaire
  1. Caroline Reverdy-Bazin 7 ans Il y a

    Un extrait de la stratégie nationale de santé : “En 2014, une
    personne sur quatre déclare avoir renoncé à
    au moins un soin dans l’année pour des raisons
    financières »[16 16. ESPS 2014, Drees-Irdes].
    MAIS dans ce rapport , en analysant les tableaux, on s’aperçoit que le % de patients ayant renoncé à une CS médicale = 5,2% et le % de patients ayant renoncé à passer un examen pour raisons financières = 4,5%
    Alors que 25% ont renoncé si on inclut Dentaire et optique
    Et 15% de patients ont renoncé au soin du fait du délai de RV trop important

    = la nouvelle Stratégie Nationale de Santé est une fois de plus fondée sur une interprétation orientée et erronée des résultats de ce rapport !!!!!

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