L’UFML s’est construite, battue, autour de valeurs intemporelles, intangibles, consubstantielles à l’existence même de la médecine de France.
Nous sommes nés de la blessure de la médecine, nous avons grandi face à l’adversité d’intérêts dogmatiques et idéologiques. Le gouvernement Hollande et la ministre Touraine, mois après mois, réformes après réformes, décrets après décrets ont brisé notre métier, suite logique des forfaits de nombre de gouvernements précédents. Notre lutte n’a pas été vaine, elle a ralenti la destruction, ouvert les yeux, éveillé les consciences…
Jusqu’au virage de 2017…moment où tout se joue.
Nous y sommes. Fillon, Macron, Mélenchon, Le Pen l’un de ces quatre candidats décidera de l’avenir de la médecine de France. L’un porte la stricte continuité de la politique de santé de Marisol Touraine : étatisation et financiarisation par désengagement de la Sécurité sociale, TPG, réseaux de soins, médecine aux ordres d’autres intérêts que le soin, ARS toutes puissantes, carte sanitaire, GHT monopolistique, fausse démocratie sanitaire, puissance administrative, déserts, poursuite de l’effondrement… L’autre a au centre de son programme la disparition totale et définitive de la médecine libérale, la mise en place de 4 000 centres de santé, médecins salariés aux salaires imposés sur des critères économiques et remise à plat totale des rémunérations au parfum de lutte des classes, déconventionnement des médecins non salariés, nationalisation des mutuelles et assurances et intégration à la Sécurité sociale, étatisation complète, construction d’un modèle unique de type NHS mais sous un régime communiste…
A l’autre extrême le FN, national socialiste, dont les valeurs ne sont pas celles de l’UFML. La médecine étant fille d’éthique, de déontologie et de respect de chaque femme et de chaque homme sans distinction d’origine, d’idée politique, ou de religion…Hippocratique. Enfin le candidat Fillon dont le programme porte nombre de nos idées après des mois d’échanges réguliers. Dont : la modification de la gouvernance avec un pouvoir décisionnel aux soignants, l’abrogation de l’article 1 et donc de la loi de modernisation, l’abrogation du TPG, l’ouverture des GHT au secteur privé, l’annonce d’États généraux fin 2017, le maintien de la liberté d’installation, la régulation des complémentaires par une autorité de régulation, l’interdiction du remboursement différencié…. Bien sûr, les promesses rendent les fous joyeux, et n’engagent que ceux qui les écoutent… mais à quelques jours du scrutin nous voyons nos idées présentes en nombre dans un des programmes susceptibles d’être mis en application. Nous avons fait le job !
Ne croyez pas que nous avons privilégié l’un plus que l’autre, tous les candidats ont eu notre New Deal et nos écrits et ce, très en amont… Nous avons travaillé avec ceux qui ont été en demande …
Nous ne vous donnons pas de consigne de vote, il n’est pas de notre rôle de faire de la politique politicienne.
Notre rôle est au centre de notre existence : défendre nos valeurs morales et éthiques, notre indépendance, notre liberté, garante de celle de nos patients. Il est au centre de notre existence de toujours rappeler que nous sommes médecins, soignants, que nous portons la médecine de France et que l’on ne décidera pas pour nous !
Pas de médecine sans médecins, nous n’avons pas vocation à obéir. Certains veulent décider pour vous, de votre avenir, de votre mode d’exercice, niant vos choix de vie, votre passé. Ils se voient chefs, ils savent mieux que vous, ils inventent des statistiques, fabriquent des urgences à statuer, et voudraient jeter dans les poubelles de l’histoire tout ce qui est obstacle à leur idéologie.
Prenez garde, vous n’êtes pas rien ! Vous êtes un ciment sociétal, vous êtes celles et ceux sur qui l’on s’appuie quand les repères manquent. Vous êtes là, vous avez toujours été là, face à la douleur, à la souffrance, au sang, à la mort. Vous êtes là comme d’autres avant vous, et vous êtes soutien et force aux brisés de la vie, vous êtes conseil, recours, repère et confiance.
Vous êtes humains. Vous êtes médecins, soignants et plus que tout autre vous avez devoir d’indépendance. Vous avez la responsabilité de l’avenir de la médecine de France, ce n’est pas rien. Bien sûr vous pouvez laisser faire, baisser les yeux, filer le temps, et advienne que pourra. Mais vous savez que chaque vie est unique, que chaque histoire est singulière, chaque maladie différente et jamais vous ne reculez. Vous connaissez les échecs, parfois terribles, et les sourires et les regards qui vous transpercent. Vous faites et ferez encore et encore des choix bien plus difficiles que des choix politiques, vous ne baissez pas les bras, vous résistez pour ceux que vous soignez et qui avec vous construisent leur parcours. Vous résistez aussi pour ces confrères épuisés, brisés qui parfois, ponctuellement ou définitivement, s’arrêtent… Vous n’êtes pas rien… Quelle que soit l’issue des urnes, vous serez encore médecins, soignants.
Aux petits chefs et autres tribuns nous disons : vous ne poserez jamais votre regard ou vos mains sur les corps des souffrants, vous ne savez pas, vous ne saurez jamais. Nous ne sommes pas la variable d’une équation, nos patients ne sont pas des chiffres, d’autres étaient là avant nous, nous sommes là et forts de nos valeurs, nous ferons tout pour que ceux qui viendront après nous soient indépendants libres et fiers.
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