Le président de la CSMF se réjouit des résultats de la ROSP et appelle à la création de nouveaux indicateurs.
Précisément, tout le problème de la ROSP est que celle-ci est basée sur des indicateurs et que son poids sur l’exercice, de fait, sera de plus en plus lourd. Précisément, le propre d’un indicateur est de se complexifier, en effet pour être indicateur il ne peut être atteint par tous, de plus comme la ROSP a vocation à durer, d’autres indicateurs verront le jour et avec le TPG au sein de la relation de subordination du médecin par rapport au financeur, le financeur aura la main sur les indicateurs.
Comment la CSMF qui aujourd’hui, dénonce la perte de liberté et d’indépendance lié au TPG, peut-elle défendre la ROSP et appeler à son extension ? Soit la vieille dame ment à la profession et ne fait que prendre une posture, soit elle est sincère, mais ne fait pas le lien ROSP TPG Loi de Santé, serait-ce à dire que sa lecture de la problématique est superficielle ou, plus prosaïquement, le syndicat ajusterait-il ses paroles à l’intérêt électoral du moment ?
Je rappelle que le financeur, en l’occurrence l’assurance maladie, a déjà la main sur Dossier National Médical Partagé et que le renseignement et l’utilisation de celui-ci feront partie, n’en doutons pas, des indicateurs de demain..
Les syndicats qui ont participé et assuré le Service Après Vente du ROSP portent une lourde, une dramatique responsabilité.
La ROSP s’est construite d’abord sur des points de bonus, des gratifications offertes sans contreparties et sans véritable intérêt médical, ex l’informatisation du cabinet médical, il s’agissait comme dans tout plan de marché d’une phase de propagande « au début était la bonification ». Puis la phase « extension » des indicateurs est arrivée et a suivi la phase loi de Santé, la suppression du paiement à l’acte et la subordination du médecin à l’organisme responsable de sa rémunération (nous entrons dans cette phase). Demain, de façon inéluctable, viendront les sanctions dernière phase du programme, l’outil d’assujettissement sera opérationnel !!!
La ROSP vendue comme un appoint de rémunération est en fait un outil d’obéissance, un œil permanent sur l’activité du médecin et le moyen de définir, de protocoliser, de procéduriser, de randomiser la pratique ! Sa perversité est qu’une fois en place le TPG et la loi de santé, il n’y aura d’autre solution que de le remplir, la sanction devenant supérieure à la bonification.
En sortir ne sera plus possible dans un système sanitaire où le médecin contractualisera avec l’ARS un contrat pluri-annuel d’objectifs et de moyens où l’utilisation et le résultat des indicateurs et la définition « d’objectif à atteindre » sera partie intégrante du contrat.
La ROSP est donc intimement liée à la loi de Santé, et les “têtes ” pensantes syndicales qui l’ont construite ne pouvaient l’ignorer ! A moins de penser que celles-ci n’ont aucun sens politique, ou qu’il s’agisse d’un jeu manipulatoire aux fins d’intérêts autres que ceux de la profession, ou encore que derrière leurs déclarations d’opposition à la loi de Santé ils prônent une médecine aux ordres …
La ROSP comme le contrat d’accès au soin, enfant de l’avenant 8, étaient des chevaux de Troie de la loi de Santé. L’UFML l’avait écrit et avait annoncé bien avant les prémisses même de la loi de Santé ce qui allait se passer, précisément par ce que l’avenant 8 et la ROSP laissaient entrevoir.
C’était l’époque où les pères spirituels et politiques de ces deux cavaliers de l’apocalypse de la médecine libre nous traitaient d’agités du web et de minorité virtuelle…
La CSMF et MGF ont porté le P4P devenu ROSP, et l’avenant 8, ils ont, par là même ouvert la porte aux deux autres cavaliers : les réseaux de soin et la loi de Santé…Les 4 cavaliers courent maintenant côte à côte…Ils portent l’étendard de la médecine aux ordres.
Désormais seule compte la prise de conscience que chacun d’eux est lié aux autres et que nous devons, si nous voulons lutter pour notre liberté, lutter contre tous.
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