Ce qui suit est la réponse du Dr Vermeersch à des questions posées aux URPS Grand Est sur la “responsabilité populationnelle” : liberté d’installation, déserts médicaux, gestion des urgences, CPTS …
Je réponds tardivement, vaccination Pfizer en ville oblige ( ça aurait pu être un combat mené par l’URPS…)
Il me semble navrant de lire qu’il existe encore des zones surdotées de médecins généralistes notamment Paris …alors que Paris intra-muros est un des premiers déserts médicaux n’en déplaise à nos sénateurs endormis depuis les années 90. En effet à 25 euros la consultation, beaucoup de nos confères libéraux ont dû quitter Paris intra-muros, compte tenu des loyers (ou sont passés en secteur 2 voire 3 pour vivre ) .
La responsabilité populationnelle, vaste sujet qui permet aux politiques de se dédouaner de leur responsabilité est de nous la transférer, il ne s’agirait pas de nous faire porter les égarements politiques de ces 30 dernières années l’accès aux urgences, quoi qu’il en coûte h24, est gratuit pour le patient, est on ne peut plus délétère pour le personnel – ma fille Margot, interne en 7eme année me racontait ce weekend qu’un patient est arrivé à 4 h du matin pour une prise en charge de douleurs de pouces à force de jouer sur sa console : et bien pas de problème, on mobilise le service pour que ce monsieur puisse être pris en charge-, autre exemple au CHU, raconté par mon interne la semaine dernière – un patient dont la femme est hospitalisée, vient aux urgences à 22 h car il ne sait pas se faire à manger, et bien oui pas de problème, on lui sert un repas…
Il y a un moment où il faut savoir dire NON.
Les urgences ne sont pas là pour gérer tous les problèmes sociétaux. Alors le SAS dans ces conditions, c’est se foutre de nous …
Je suis assez vieux pour me rappeler avoir battu la campagne, il y a 30 ans, au début ma carrière, jour et nuit pour assumer mes gardes pour pas un sou d’argent public, pour savoir que le système de garde a été détruit quand on a demandé à être rémunéré pour ce service public (50 euros brut la nuit au départ, c’était il y a plus de 15 ans …) et que certains ont considéré que c’était une avancée…
Les forfaits, c’est bien aussi, demandez à Renaud MILLER qui a fait condamner la CPAM 51 en première instance sur la ROSP, parce que les chiffres sont faux au mieux, falsifiés au pire, foutage de gueule au premier degré (Merci, Renaud pour tout ce travail, 3 ou 4 ans de pugnacité ?)
Les CPTS – je connais un peu le sujet étant président de la CPTS du pays d’Epernay terres de champagne – sont des organisations dévouées aux professionnels de santé LIBERAUX en lien avec l’hôpital et non en soumission aux GHT (revoir les textes sources) et doivent permettre une organisation des libéraux entre eux, puis faire le lien ville/hôpital, et non être soumis aux pseudo autorités et autres agences étatiques de la santé.
On rappelle que les CPTS n’ont aucun moyen de rémunérer les professionnels de santé qui y participent, mais ne sont là que pour rémunérer l’organisation du soin et pas le soin (25 balles la consult contre 150 000 € par an pour faire des réunions qui ne payent pas les professionnels de santé qui pensent les projets ????) (Tiens la même idée qui consiste à payer 60 euros le mec qui renvoie le patient des urgences en ville).
Quand je vois que les documents fournis par l’assurance maladie ne sont qu’une copie du NHS, cela me hérisse le poil ; si le NHS marchait si bien, cela se saurait et les patients anglais ne viendraient pas se faire soigner chez nous …
Allons ne soyons pas aveugles, l’assurance maladie et les complémentaires veulent notre peau, et les politiques depuis 30 ans leur sont serviles.
Continuons comme cela et bientôt nous ne serons plus que des dinosaures.
Je n’ai pas l’intention de leur laisser le loisir de détruire mon métier, ne serait-ce que pour pouvoir regarder ma fille et mes internes droit dans les yeux.
Au moins je me serai battu pour qu’ils puissent exercer librement, sans être sous l’emprise d’un gouvernement ou de Quare, Santeclair ou toute autre officine délétère à notre exercice.
Ce beau métier le vaut bien !
Dr Thierry Vermeersch VP UFMLS