Dans l’exposé des motifs il est dit : « l’offre de soins médicaux étant insuffisante par rapport aux besoins de la population, il est indispensable de trouver des solutions à très court terme. »
L’article premier permet d’ouvrir l’accès direct aux infirmières pratiquent avancée dans le cadre d’un exercice coordonné, pour que les patients puissent se rendre directement chez ses professionnels sans passer en amont par un médecin.Il permet d’ouvrir aux IPA la primo prescription.
Il décrit deux types d’IPA : spécialisés et les IPA praticiens.
Les IPA praticiens pourraient avoir pour mission d’intervenir en première ligne sur des pathologies courantes identifiées comme bénignes en soins primaires sur la population générale.
Analyse de l’UFMLS : « il est indispensable de trouver des solutions à très court terme » cette phrase nous montre avec la plus grande clarté combien cette loi est une tromperie en effet à ce jour il y a très peu d’IPA sur le terrain et très peu en formation. Les IPA si tant est qu’elles soient une solution ne résoudront donc en rien à très court terme la problématique déserts médicaux.« Ouvrir l’accès direct aux infirmières en pratique avancée dans le cadre d’un exercice coordonné » veut dire en termes plus clairs que les Infirmières en Pratique Avancée pourront s’installer partout où il y a des CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé) et comme les CPTS sont annoncées présentes sur tout le territoire d’ici fin 2023, les IPA pourraient s’installer partout ! Et les patients pourront donc se rendre directement chez ces professionnels sans passer par un médecin sur tout le territoire national.Il s’agit donc bien là d’une attaque coordonnée et en règle contre l’exercice médical au seul but économique, le but de la qualité du soin ne pouvant être avancé puisque quelque-soit la qualité de la formation des IPA celle-ci n’égalera jamais, pour l’expression de l’art médical, la formation des médecins.
Entendons-nous bien l’UFMLS n’est pas contre l’existence et le développement de la profession intermédiaire représentée par les infirmières en pratique avancée mais celles-ci doivent exercer dans le cadre de protocoles définis et en lien de feed-back permanent avec les médecins, tout glissement vers la constitution de « semi docteur », caution morale à une absence de volonté politique à favoriser et à multiplier l’installation des médecins libéraux par un choc d’attractivité, serait la porte ouverte à une médecine inégalitaire.« Il permet d’ouvrir aux IPA à la primo prescription » : pour l’UFMLS il est légitime de se poser la question du bornage de celle-ci, de l’encadrement de celle-ci. Aucune définition de cet accès à la primo prescription ne doit se faire sans construction commune entre les syndicats d’infirmiers et les syndicats de médecins.
« Les IPA praticiens pourraient avoir pour mission d’intervenir en première ligne sur des pathologies courantes identifiées comme bénignes soins primaires sur la population générale » : on est bien loin des pathologies chroniques stabilisées pour lesquelles les IPA sont formées. L’UFMLS s’oppose et s’opposera toujours à tout glissement de la fonction d’IPA vers un exercice médical allégé.
En conclusion : l’UFMLS s’oppose avec la plus grande fermeté à la proposition de loi portant amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, et voie dans cette loi une attaque sans précédent contre l’exercice médical qui justifie à elle seule la mobilisation en cours des professionnels de santé. Mobilisation entièrement tournée vers un seul but : priver les patients de déserts, par une amélioration de l’attractivité de l’exercice médical et la multiplication des installations de médecins.
L’UFMLS rappelle que contrairement aux affirmations de nombres de politiques en responsabilité, un choc d’attractivité concernant la médecine libérale peut donner des résultats à très court terme en maintenant en activité des médecins en partance, en raccourcissant les délais d’installation des jeunes médecins, et en multipliant les choix vers la médecine libérale.