Cette question, que chaque homme engagé se pose, je me la pose ce soir avec plus de gravité.
Je me bats, parce que fondamentalement je crois que la résignation serait une mort lente.
Je me bats parce que la médecine de France voit ses acteurs écartés de tout pouvoir décisionnaire…
Je me bats parce que je ne peux accepter que ces femmes et ces hommes de valeurs qui vouent leur vie à soigner, panser, soulager les corps et les esprits, ne soient pas écoutés par les décideurs politiques.
Je me bats parce que la médecine de France ne peut se construire sur le mépris des soignants. Parce qu’un gouvernement et des responsables politiques qui méprise les soignants méprise tôt ou tard le peuple.
Je me bats parce qu’il n’est de combat plus noble que de permettre à chaque soignant de retrouver sa fierté
Je me bats parce qu’il ne peut y avoir de société équilibrée sans liberté de soigner et d’être soigné.
Je me bats pour des valeurs intemporelles, liberté, indépendance, égalité, démocratie, responsabilité, éthique. Des valeurs que des lois, des réformes, des décrets, mois après mois, années après années, gouvernement après gouvernement, abiment, affaiblissent, volent.
Je me bats pour mes frères et mes sœurs de soins, pour ces blouses blanches, ces regards qui connaissent tant l’autre, ces gestes humains, ces volontés, ces courages, ces abnégations.
Je me bats pour ces fragilités, cette fatigue, cette impression d’impuissance, ces désespoirs.
Je me bats pour ces colères, cette envie de hurler, cette rage parfois…
Je me bats pour porter la voix de ceux qui ne parlent pas, mais dont le silence marque la présence, ceux qui portent les autres et s’oublient…
Je me bats pour tous ceux-là et contre les femmes et les hommes d’en haut qui ne perçoivent pas l’urgence et la gravité de l’effondrement qu’ils provoquent.
Je me bats parce que je ne peux accepter les départs précipités et la peur de l’avenir, la multiplication des inégalités territoriales, conséquences directes d’un exercice défiguré et rendu non attractif.
Je me bats contre la médecine demain livrée au marché, médecine de réseaux, ou l’intérêt économique de quelques-uns ordonnera la pratique des soignants.
Je me bats parce que je sais l’urgence, parce que j’ai la conviction que l’avenir se décide maintenant, et que sans combat il en sera fini de notre modèle sanitaire.
Je me bats parce que la France est un grand pays et que nous sommes ses enfants, que la médecine de France est notre quels que soient notre fonction notre secteur et que son rayonnement ne doit cesser.
En Novembre 2016 à la veille de la primaire je vous demande de rejoindre ce combat, je vous demande de vous lever et de m’aider à porter la santé au centre de l’arène politique, seul le combat de tous donnera la force, seule la force vaudra décisions.
L’avenir est là devant nous, il doit être aussi à vous, tel est mon combat.
Tags: éthique Ethique médicale