L’UFMLS félicite Madame Geneviève Darrieussecq pour sa nomination au poste de ministre de la Santé et de l’accès aux soins et lui demande d’être reçue au plus vite.
La santé de notre pays traverse une crise historique ; cette crise est la résultante des politiques sanitaires successives. Depuis plus de 30 ans, la volonté des responsables politiques aux affaires a été de toujours plus encadrer le soin. L’administration de la santé a pris toujours plus de place, toujours plus de poids, jusqu’à paralyser le système de santé et étouffer les soignants. Les ministres de la Santé successifs ont tous, sans exception, été écrasés par le ministère des Finances et les fonctionnaires du ministère de la Santé. Nous n’en sommes plus à la théâtralisation, à l’apparat, à la communication. Madame la Ministre, vous avez été nommée à ce poste parce que vous l’avez demandé ; vous l’avez demandé parce que vous pensez pouvoir changer les choses. Vous êtes médecin, ne vous laissez pas enfermer, ne vous laissez pas encadrer, ne vous laissez pas diriger.
Rencontrez au plus vite la profession, sachez construire la relation de confiance que nous attendons tous, ne tombez pas dans les pièges tendus à vos prédécesseurs. Relever le système de santé, donner à chaque Français la possibilité de bénéficier des soins qu’ils sont en droit d’attendre sur tout le territoire, ne pourra se faire sans la participation de chacun de nous, et cette participation ne pourra se faire que par la reconnaissance et la compréhension de ce que nous sommes. Madame la Ministre, vous avez exercé à la fois en secteur libéral et à l’hôpital public ; vous connaissez mieux que quiconque ce qui rapproche et unit ces deux secteurs mais aussi ce qui les différencie. Sachez à la fois faciliter l’union et respecter les différences. On ne devient pas médecin hospitalier ou médecin libéral par hasard ou par défaut, les choix d’exercice sont des choix de vie. Ne pas prendre cela en considération ouvre à l’échec ; comprendre cela ouvre le champ des possibles.
Madame la Ministre, vous avez la responsabilité de l’accès aux soins, sachez là encore éviter mirages et fausses solutions, osez aborder la problématique par les territoires. Dans tel village, tel quartier, il y avait des médecins… il n’y en a plus… pourquoi ? Fuyez les simplifications, tournez le dos aux solutions générales : la médecine, le soin, ce n’est pas un billet électoral.
Madame la Ministre, l’UFMLS attend de vous, non la poursuite des chapitres précédents, mais bien l’ouverture d’une première page blanche que nous devrons écrire ensemble, ministère et professionnels de santé.
Le travail est immense, le courage et l’imagination indispensables, la prise de conscience de la réalité de l’état du système de santé est centrale, l’indépendance nécessaire. Nous y sommes prêts, ne manquons pas cet ultime rendez-vous.
Dr Jérôme Marty
Président UFMLS
