L’horreur encore une fois, les innocents, les enfants, le sang, les larmes… L’attentat terrible commis à Nice hier soir a engagé nos confrères, urgentistes, pompiers, médecins hospitaliers et de cliniques, médecins de ville… Durant des jours, ils seront au contact de la souffrance physique et psychique, ils côtoieront l’indicible, ils entendront la peur, la douleur, la perte de repères, le deuil, ils feront face, comme toujours… En action, auprès des victimes, en soutien auprès de leurs familles, de leurs proches, ils feront face…
Cet attentat, une fois de plus, doit nous faire penser à notre condition de médecins, à notre condition de soignants. Au fait que, à n’importe quel moment, n’importe où, nous pouvons être confrontés au drame et agir avec calme, professionnalisme , humanisme. Au fait que , plus que jamais nous sommes, de par notre fonction, un repère d’autant plus important que le drame frappe. Nous sommes l’exact opposé de ces responsables politiques qui, depuis hier se livrent pour nombre d’entre eux à des déclarations pitoyables, minables, dignes du café du commerce. En totale perte de repères, incapables du moindre recul, leurs mots sonnent creux, leur compassion ne touche pas…Incapables de se taire et d’agir comme le font les services de santé, ils se montrent, déclarent, pontifient, certifient, accusent, les yeux fixés pour certains vers un but que nous ne connaissons que trop… Face à cette honte, notre rôle, celui de nos confrères engagés, est d’autant plus grand. Nous sommes à cet instant ceux qui permettent à ceux qui souffrent de croire encore en l’Homme et ce n’est pas là, la moindre des responsabilités.
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