Plusieurs centaines de lignes de gardes de services d’urgences non pourvues pour les mois de juillet et août à Paris, des milliers sur tout le territoire, des médecins qui ne trouvent pas de remplaçants, des patients qui ne trouvent pas de médecins, des services qui se paralysent faute de soignants, la situation n’a JAMAIS été aussi grave.
Vient le temps de l’addition de vos échecs.
Vous êtes coupables, responsables et coupables
Vous avez depuis des dizaines d’années
érigé une gouvernance sanitaire administrative omnisciente et omnipotente.
Vous avez multiplié les agences de tout, les potentats locaux, les petits chefs et les obligations.
Vous avez fui face au drame qui chaque jour s’annonçait plus clairement.
Vos réformes successives ont fabriqué chez les soignants de la colère, du dépit, de la désespérance, du refus.
Les Français peuvent tôt ou tard se heurter aux conséquences de vos décisions politiques, et vivre l’attente, la pénurie de soignants, le risque et la perte de chance… Tous les Français, sur tout le territoire…
Si vous ne mesurez pas la hauteur de la crise ,c’est grave, si vous la connaissez mais n’agissez pas en conséquence c’est criminel.
Vous avez érigé une santé hyper-administrée, où le médecin devait être un exécutant, et c’est le modèle sanitaire français fait d’excellence, d’égalité et de solidarité que vous avez exécuté.
Parce que depuis des années ,vous avez considéré que les médecins, les soignants pouvaient attendre, que l’urgence n’était pas à leur considération, et qu’ils pouvaient s’adapter à vos Gosplans, votre modèle, idéalisé par la technostructure se heurte aujourd’hui, à la violence d’une évidence : on ne peut pas faire de médecine sans médecins, on ne peut pas soigner sans soignants !
Trente ans de planification administrative, trente ans de dégradations continues pour ceux qui portent le soin.
Le drame est là, sous-jacent, multiple et protéiforme, il attend le renforcement de la main mise administrative, les décisions imposées aux soignants par des non soignants et les obligations à ceux qui tiennent, aujourd’hui et demain, le système à bout de bras, pour surgir et frapper, frapper encore…
Vous n’avez, nous n’avons plus le droit à l’échec, nous vous appelons à nommer notre système de santé grande cause nationale.
Nous vous appelons à la confiance, vous ne pouvez pas, vous ne pouvez plus gérer seuls ; la santé doit être entièrement repensée, du terrain jusqu’au sommet de sa gouvernance.
Les solutions existent, elles passent par le respect, la considération des blouses blanches, l’investissement dans ceux qui portent le soin, l’écoute de leur expertise et leur participation au pilotage du système sanitaire.
Veuillez recevoir, Mesdames, Messieurs les responsables politiques, l’assurance de notre connaissance quotidienne des conséquences de vos réformes.
Dr Jérôme Marty
Président UFML-S