Souffrez Mr Favereau que je me permette de répondre à votre article du 05 10 15 (*) et que, ce faisant, je vous respecte un peu. Mr Favereau, nous ne nous connaissons pas et pourtant vous me connaissez, oui, vous me connaissez visiblement, tant dans votre texte, transparaît la suffisance de celui qui masque le vide par le maquillage de l’expert autoproclamé.
Bisbille écrivez-vous à l’heure où la loi de modernisation de la Santé promet une médecine aux ordres, la finance au centre du système de soin, la fin du secret médical et la mort de l’indépendance des pratiques.
Sur la même échelle nous pourrions écrire de vos propos : « des broutilles », nous ne le ferons pas, bien au contraire. Ce qui gêne au premier abord c’est la fainéantise intellectuelle dont vous faites preuve, à côté de laquelle Alexandre le bienheureux ferait office de trader survitaminé et cocainé.
Vous affirmez ainsi un classement temporel du mouvement de grève aussi factice que votre savoir en la matière…C’est ainsi lorsque l’on sort de la protection ouatée de boboland ; le heurt à la réalité produit un bruit curieux, comme une onomatopée ridicule. Immédiatement après ce propos vous nous faites la grâce, une fois de plus, de nous donner votre avis sur l’organisation économique de la médecine.
Là encore nous ne pouvons, au regard de la médiocrité de votre pensée, (récuser la lutte contre l’étatisation et la financiarisation par une solvabilisation supposée des médecins), que constater que, décidemment, l’expertise de la bien-pensance n’est souvent, même à gauche, qu’un relent de beaufitude ! Marcel remets-moi un jaune, les médecins y z’ont qu’à la fermer, c’est la sécu qui les paie ! L’écriture est souvent dangereuse, terrible même , elle fait en effet voyager sans billet son auteur et souvent, comme ce soir, elle le fait voyager nu.
Suit votre lecture de la loi, et vos affirmations de « dispositifs en passe d’être trouvés pour rendre le TPG sans inconvénient aucun pour le praticien » ! Merveilleux courage que celui de livrer sa bêtise à tous ! A cet instant, la nudité n’est plus de mise et c’est un écorché que vous nous livrez. Pas un instant il ne vous vient à l’esprit que ces dispositifs nous importent peu, puisqu’ils ne sont que velours sur la crosse du fusil avec laquelle le tiers payant met en joue la liberté et l’indépendance du médecin. Le dogmatisme et l’idéologie sont ainsi : un jour ils organisent le suicide de sa propre liberté de penser et de sa propre indépendance d’esprit.
Enfin, car il faut finir, vous terminez votre article par une affirmation, une de plus. De celle qu’il fait bon avoir dans les hautes sphères, vous savez, là-haut dans les superficiels : pour vous c’est le dysfonctionnement de prise en charge des maladies chroniques. C’est dit, affirmé, ex abrupto, sans autre forme de procès. « Il est attristant que les libéraux s’enferment dans un combat aussi stérile » nous dites-vous. Eric Favereau, homme de Gauche, journaliste de Libération qui, au mépris de tout ce qui a construit l’éthique même de la gauche, nie pour une catégorie socio- professionnelle la défense de la liberté.
A notre interrogation légitime vous voulez bien répondre par un simple mot : stérilité. Vous réalisez devant nous ce que nous connaissons bien, un transfert : l’idée de combat stérile cache (à peine) la stérilité de votre intelligence, et la portée de votre texte soudain disparaît… J Marty
* texte de l’article de monsieur Favereau :
En grève, une nouvelle fois. Les médecins libéraux en ont bien le droit, mais voilà l’épisode de grève le plus inutile depuis qu’ils sont en bisbille avec la ministre de la Santé, Marisol Touraine, sur sa loi qui vient d’être débattue au Sénat. Inutile, car cette grève a une seule fonction : interne. Les syndicats sont en campagne électorale. Ils veulent montrer leurs muscles, quelques semaines avant les élections professionnelles. Ils sont dans une surenchère, ces élections se gagnant toujours contre les pouvoirs publics. Ils s’y sont tous mis. D’abord lancé par le Syndicat des médecins libéraux (SML), puis par la Fédération des médecins de France (FMF) et le Bloc (chirurgiens), le mouvement a été rejoint par les Collectifs pour l’organisation et la défense du territoire de santé, puis par l’Union française pour une médecine libre. Enfin, leur fronde a coïncidé, lundi, avec un appel à la grève lancé par MG France, le principal syndicat de généralistes. Officiellement, les grévistes se disent opposés à la généralisation du tiers payant et dénoncent une «étatisation de la santé». «Nous refusons d’être placés sous la tutelle des mutuelles et de l’Etat», a dit à l’AFP Eric Henry, président du SML. «C’est l’indépendance du couple médecin-patient qui est remise en cause avec cette loi. Nous ne voulons pas que des puissances financières interfèrent dans notre travail», a ajouté ce médecin. Propos totalement hors-jeu de la part d’un syndicaliste qui oublie que son exercice est totalement solvabilisé par la collectivité. Quant au tiers payant, des dispositifs sont en passe d’être trouvés pour rendre le système sans inconvénient aucun pour le praticien. Pour le reste, la ministre a revu sa copie, et sa loi donne plus de place aux médecins libéraux pour l’organisation des soins ambulatoires. Car l’urgence est là : elle est dans l’organisation des soins de proximité et dans la prise en charge des malades chroniques, un domaine où cela dysfonctionne de tous côtés. Face à ce défi, il est attristant que les libéraux s’enferment dans un combat aussi stérile. E Favereau
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