Madame, Monsieur le député,
Les attaques de vendredi relèvent d’une barbarie inouïe, expression d’une haine aveugle d’un autre âge et d’une volonté délibérée d’abattre une civilisation porteuse de valeurs. Valeurs de respect et de tolérance, d’indépendance et de liberté ; de la juste reconnaissance de l’autre naît une société apaisée.
Les médecins et professionnels de santé libéraux se sont mobilisés, encore une fois, à l’aube de ce 13 novembre, pour défendre ces valeurs. Cette mobilisation par son ampleur a été exceptionnelle.
Les médecins et professionnels de santé libéraux se sont mobilisés, encore une fois, en cette tragique soirée du 13 novembre, au nom de ces valeurs : soigner tous, en toutes circonstances, en tout lieu.
Au-delà de l’indicible, de l’inconcevable, au-delà de l’empathie envers les victimes, leurs familles, leurs amis, au-delà d’un incommensurable respect pour tous ceux qui se sont mobilisés et se mobilisent encore sans compter, soignants et forces de l’ordre, le temps est au deuil. Celui des disparus, celui aussi d’un changement profond de notre quotidien, de notre société, de notre avenir immédiat au regard des mesures exceptionnelles prises par le Chef de l’État.
Le temps est au respect, au silence, au recueillement.
Le temps est aussi à la réaffirmation de nos valeurs face à la barbarie, à l’obscurantisme, au fanatisme.
L’État d’urgence décrété renforce les pouvoirs de police des autorités civiles. Cette mesure de sauvegarde nous engage à redéfinir nos priorités, ne serait-ce que par la restriction de certaines libertés individuelles et l’interdiction des rassemblements.
Les professionnels de santé ont su vendredi définir leurs priorités et prendre leurs responsabilités ; et ils continueront avec dignité, fermeté et conviction.
A l’heure où nos valeurs sont attaquées comme jamais, la priorité paraît être au renforcement de notre cohésion en tant que peuple et Nation.
La loi de « modernisation » du système de santé porte des réformes d’ordre sociétal qui ne sauraient souffrir d’un débat tronqué dans les conditions actuelles.
Quelle est donc l’urgence de cette réforme du système de santé dans le contexte actuel ?
Il paraîtrait indécent de poursuivre son processus législatif dans un contexte où le débat public se trouve de facto contraint.
Les professionnels de santé libéraux ont su prendre leurs responsabilités et attendent de leur ministre de tutelle qu’elle sache garantir un processus législatif démocratique bénéficiant des conditions d’une liberté d’expression rétablie en ajournant ce dernier.
Veuillez croire, Madame, Monsieur le député, en l’expression de ma considération.
Lettre aux députés https://t.co/s9QpwOyFlW
— UFML (@UfmlAsso) 16 Novembre 2015
Tags: Assemblée nationale Etat d'urgence Loi de santé