Le drame des déserts médicaux en est le plus criant exemple. Avec des solutions où la paresse intellectuelle le dispute à la bêtise, où la méconnaissance des urgences croise celle des réalités du terrain, où la communication des cabinets parisiens se nourrit des drames de la ruralité, où la morgue des représentants nationaux méprise la vie même des citoyens impactés.
Château Chinon, première sous-préfecture sans médecin, n’est en fait qu’une balafre de plus sur le territoire français, un exemple parmi tant d’autres des conséquences directes d’une politique sanitaire qui, depuis des années, quelles que soient les gouvernances, écarte les médecins et privilégie l’écoute de rejetons énarques pré-pubères. Non, les responsables de ce pays n’aiment pas les soignants.
La loi Santé ne va faire qu’aggraver encore la situation catastrophique qui déjà se dessine.
Il faut que le mépris et la bêtise soient aux commandes pour penser que :
renforcer le pouvoir administratif, soumettre les médecins au bon vouloir des ARS et des financeurs, supprimer la liberté d’installation, rendre la permanence des soins obligatoire, supprimer le libre choix du médecin par le patient vont résoudre le drame vécu en ce moment même par des milliers de Français.
Il faut soit être aveuglé par le dogme et l’idéologie, soit être soumis au formatage d’une pensée qui obéit au modèle rassurant d’une administration qui sait et d’acteurs de terrain qui appliquent, pour croire en des solutions qui répètent à l’envie les erreurs du passé.
Non, les responsables de ce pays n’aiment pas les soignants !
Appliquer la Loi de Santé multipliera les déserts médicaux et augmentera sans limite la perte de chance de centaines de milliers de Français !
Les solutions proposées d’emblée : contrats de PTMG ou salariats sont déjà la résultante de la rupture consommée entre nombres de politiques en responsabilité et médecins.
Une politique de l’instant faite de “cachez ce sein que je ne saurais voir” mâtinée de “Encore une minute monsieur le bourreau”. Comme si la communication de l’action et l’évacuation provisoire du problème comptaient plus que sa résolution définitive. Comme si la protection du politique comptait plus que celle de ses lointains concitoyens.
Non, les responsables de ce pays n’aiment pas les soignants !
Les contrats de PTMG comme le salariat des médecins ne fixent en rien les médecins, et 3 à 5 ans plus tard le drame ressurgit alors même qu’il s’est ailleurs multiplié…
Les déserts médicaux, conséquences du désaménagement politique du territoire et des restructurations absurdes, de l’imprévoyance territoriale et d’une politique sanitaire qui nie jusqu’à l’absurde les besoins réels de la profession médicale ne peuvent que se multiplier face à l’absence de début d’une réponse à ces deux simples questions : Combien la nation est-elle prête à investir pour éviter toute perte de chance sanitaire à ses concitoyens ? A combien la nation évalue-t-elle le prix réel de l’acte médical ?
A ce jour nous n’avons pas de réponse.
Non, les responsables politiques de ce pays n’aiment pas les soignants !
L’UFML a lancé des propositions pour résoudre la problématique des déserts, elles demandent du courage politique, elles sont plus que jamais d’actualité :
http://www.ufml.fr/…/propositions-pour-deserts-medicaux.html
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