L’ONDAM* était prévu à + 2,0 % en 2016 et devait être en 2017 de 1,9 % ainsi l’UFML avait pu écrire : le gouvernement croit tellement en sa politique qu’il baisse l’augmentation de l’ONDAM chaque année !!! Ce qui prouve qu’il sait ne pas pouvoir permettre une quelconque relance économique. Hier nous apprenions que tout espoir de relance économique est à oublier puisque le gouvernement, plus que jamais conscient de son incapacité à gérer le pays, annonce un ONDAM à 1,75 % !
Cette baisse est historique et ne tient en rien compte des besoins.
La baisse de l’augmentation de l’ONDAM à 1,75 % signifie 2,2 milliards de plus d’économie soit :
- Pas de revalorisation du tarif de base des actes médicaux (sous un TPG inflationniste en nombre d’actes et un ONDAM restreint).
- Une accélération de la mise en place des quotas d’actes et de forfaitisation afin d’éviter l’effet inflationniste du TPG.
- L’avènement des lettres clés flottantes, avec la baisse du tarif des actes afin de rester à l’intérieur de l’ONDAM (application à la médecine de ville de la dégressivité tarifaire existante pour les cliniques privées).
- La baisse continue et croissante des tarifs des cliniques privées (pour mémoire -2,65 % cette année) et l’accélération de la disparition de centaines d’établissements : par pertes sèches, ou regroupements provoqués en GCS avec le public, ou encore restructurations avec augmentation de la place et de l’influence des fonds de pension au sein d’un secteur plus que jamais minoritaire.
- La suppression d’hôpitaux généraux.
- L’accélération des licenciements au sein de l’hôpital public.
- L’augmentation de l’entrée de médecins hors Union Européenne afin de maintenir une main d’œuvre peu coûteuse à l’hôpital public.
- L’accélération de la paupérisation médicale qui permettra le développement de maisons médicales subventionnées (hors ONDAM) afin de préparer et d’accélérer la mise en place des réseaux de soin où les médecins, chassés de leurs cabinets par l’effondrement de leurs revenus libéraux, répondront aux promesses des financeurs.
- L’aménagement du territoire par le triptyque maison de santé, réseaux de soins, TPG.
- L’accélération et le renforcement du processus de désengagement de la Sécurité sociale au bénéfice des complémentaires, indispensables aux actions précédentes…(l’entrée des médecins dans les réseaux de soin ne pouvant se concrétiser qu’avec une part minoritaire de remboursement par l’assurance maladie).
La baisse de 1,75 % de l’ONDAM n’a aucun fondement sanitaire, pas d’autre raison que le renforcement de la politique du gouvernement : une médecine aux ordres, une administration aux pouvoirs sans limite, la destruction de la médecine libérale, et l’avènement d’une médecine de ville financiarisée et marchandisée, et d’une médecine hospitalière aux acteurs interchangeables et paupérisés. Pour les patients c’est l’accélération de la perte de la liberté d’être soigné et l’apparition d’une médecine inégalitaire et low cost.
La baisse de 1,75 % est donc un acte politique !
Pour l’UFML elle signe l’incapacité de loi de modernisation du système de santé à améliorer l’état économique du secteur sanitaire, et participe de la volonté de renforcer et d’accélérer les véritables but de la loi : étatiser le soin, désengager la Sécurité sociale et livrer ses acteurs aux mains de la finance.
*ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie) = enveloppe contrainte qui encadre les dépenses en soin de notre pays, ville et hôpital.
Communiqué de la CSMF (comparez avec le nôtre) :
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) dénonce le «sévère tour de vis » annoncé ce jeudi par le gouvernement sur l’objectif national des dépenses d’assurance-maladie (ONDAM), qui n’augmentera finalement en 2016 que de 1,75 % au lieu des 2 % envisagés, supposant 2,2 milliards d’euros d’économies supplémentaires. Ce taux historiquement bas serait maintenu en 2017.
« Restrictions sans précédents »
Selon la centrale libérale, cette décision est annonciatrice de « restrictions sans précédent, en décalage total avec les besoins de santé des Français et la pérennité du système de santé ». Elle appelle le gouvernement à tout mettre en œuvre pour ne pas « sacrifier la médecine de ville ».
« Le ministère de la Santé doit mesurer à quel point il est essentiel de favoriser la coordination entre les généralistes et les spécialistes avant un recours systématique à l’hospitalisation, insiste le Dr Jean-Paul Ortiz, président du syndicat. Pour la CSMF, ce volet doit devenir une priorité absolue et nous demandons des actes à la ministre pour développer la prise en charge ambulatoire comme elle le répète souvent. »
C’est désormais au tour de l’hôpital de réaliser « des efforts indispensables de rationalisation », conclut la confédération.