Nous allons lancer le 3 octobre, le mouvement que les médecins attendent : l’arrêt total d’activité globale de la médecine, parce que ce que ce que nous vivons tous les jours n’est que prémices de la médecine désincarnée, déshumanisée, surencadrée, surdirigée, suradministrée …enterrée …
On ne peut faire de médecine sans médecins, cette phrase était l’assurance d’un avenir protecteur face aux délires des politiques ou administratifs, de l’énarque orgueilleux et prépubère en passant par le député godillot, le ministre inculte au business plan ombilical, ou l’administratif doué d’obéissance spinale, on ne peut faire de médecine sans les médecins, phrase antique déjà prononçée au passé par notre aréopage en charge de l’orchestration d’un système sanitaire aux ordres d’autres intérêts que le soin, sous l’impulsion des gourous des GAFA et de leur VRP, Laurent Alexandre.
Pourquoi écouter les médecins, les soignants ? Les ordinateurs demain feront le boulot, ils étudieront le génome de chaque individu, doués de puissance de calcul exponentielle, ils poseront les diagnostics et les officiers de santé prescripteurs suivront leurs recommandations.
Ce cauchemar orwellien est véritablement, pour nombre de responsables politiques ou financiers, une religion de pensée.
Ils ne sont en rien choqués ou alertés par les délires transhumanistes de milliardaires qui prônent la vie éternelle, le remplacement de l’humain par des machines à chaque étage du soin, ni l’absence d’éthique dans leur raisonnement.
“L’éthique, ça évolue” a lancé un jour à son auditoire notre confrère « gaffaïsé », rejoignant la réflexion de Guillaume Sarkozy, président de Malakoff Médéric, assureur offrant l’étude de leur génome aux salariés des entreprises qui allaient choisir Kalivia comme Institut de Prévoyance, et qui répondait à ceux qui l’accusaient d’atteinte au code de déontologie “le monde change, vous changerez votre code de déontologie” !
Ces réflexions pourraient paraître loin de notre sujet de départ : l’arrêt d’activité, elles sont au contraire au coeur même de ce dernier combat.
La loi de modernisation de la santé vient achever un cycle politique construit dans un seul but : en finir avec la médecine libérale et au-delà, avec l’indépendance et la liberté des médecins et des soignants au sein d’un art qui ne peut se satisfaire de l’obéissance à des intérêts autres que ceux uniques et individuels de chaque patient.
Par son article 1, elle donne la responsabilité du système de santé à l’Etat, là où il était auparavant responsable de son évaluation. Elle fait des ARS des bras armés surpuissants et de l’assurance maladie un co-censeur financeur de passage, avant que d’être finalement remplacée par la finance privée des organismes complémentaires.
Elle détruit toute notion de paritarisme et castre les syndicats au sein d’une convention désormais orientée et modelée par l’Etat avant toute discussion conventionnelle. Elle rend les ARS responsables de l’homogéneité de la répartition territoriale de l’offre et passe la liberté d’installation par les armes.
Elle renvoie l’éthique et la déontologie dans les oubliettes de l’histoire, livre le dossier national médical partagé aux mains du financeur et crée une base patient, open bar pour le marché assurantiel ou tout autre système sans autre éthique que le fric.
Elle livre les médecins aux décisions et volontés du politique et des financeurs au travers du Tiers Payant Généralisé et de la contractualisation individuelle médecin-ARS par la loi, indispensable à l’exercice….
Elle vient achever ce cycle fait de renoncements, de compromissions, d’absence d’analyse, de déshonneur, de lâcheté, de tromperies des structures syndicales médicales les plus importantes.
Elle vient achever ce cycle et en ouvrir un autre, celui de la médecine rationalisée, étatisée dans son organisation mais au financement privé.
Elle ouvre le cycle des officiers de santé reproductibles, le cycle des médecins qui ne pensent plus, le cycle des obéisseurs, le cycle de la médecine collective et reproductible, normée et planifiée.
Elle ouvre le cycle de ceux contre qui luttent les médecins depuis la nuit des temps : ceux qui pensent que le collectif doit primer sur l’individu, ceux qui bafouent l’éthique et s’assoient sur le code de Nuremberg.
Elle achève la destruction de la médecine libre et ouvre la porte à l’horreur de l’obéissance administrée et financiarisée.
A MOINS QUE…
A moins que les médecins et l’ensemble du corps des soignants se lèvent et résistent, se lèvent et combattent, se lèvent et utilisent le pouvoir qui est entre leurs mains, le pouvoir qu’ils détiennent encore.
Nous avons nous, médecins, nous soignants, plus de pouvoir que celui de bloquer les routes, ne nous trompons pas.
L’arrêt du soin est une arme bien plus forte que tous les blocages. Parce que notre outil de travail est notre savoir et que notre rôle est indispensable, encore indispensable, notre silence est coupable et irresponsable.
Nous avons nous médecins, nous soignants, le devoir de lutter contre cette loi et devons avoir le courage de mettre en pratique l’arrêt total l’activité, l’arrêt total du système jusqu’à l’abrogation de la loi et la mise en sécurité du système sanitaire français.
Le 3 octobre, l’UFML appelle l’ensemble des médecins, l’ensemble des soignants à stopper leur activité jusqu’à l’abrogation de la loi !
Il n’est d’autre solution que la lutte, contempler l’avenir c’est le subir.