Suite à la signature de la dernière Convention, source de mépris pour la médecine libérale, oubliée du SEGUR de la santé, l’été et la peur d’une faillite en cascade des services d’urgences hospitaliers sont, de nouveau, prétexte à opposer la médecine libérale à la médecine hospitalière, à opposer nos difficultés d’exercices de manière réductrice et attaquer le volontariat à la permanence des soins ambulatoires (PDSA).
Ces attaques répétées contre le volontariat de la PDSA, par certains médecins hospitaliers et politiques, sont injustifiées en raison :
– de la couverture du territoire à 95% pour la PDSA soirs et week-ends *
– de la participation de 38.5% des médecins généralistes, soit 24472 / 63231 médecins (quid des confrères à exercices particuliers) *
– des principales pistes d’amélioration que sont les incitations financières (par exemple une défiscalisation des forfaits et majorations de gardes), les transports sanitaires vers nos cabinets et une meilleure communication à ce sujet *
– seuls 6% des actes sont réalisés en nuit profonde, à compter de minuit, sur les territoires pourvus soit un très faible pourcentage ne justifiant pas d’amplifier les horaires mais bien de les diminuer de 19h à 22h00, plage horaire où se concentrent les demandes de prises en charge, sauf particularismes locaux. *
(source* : enquête du CNOM et état des lieux de la PDSA au 31 décembre 2021)
Et de surcroît, l’appel du président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP), Lamine Gharbi, qui réclame aux régulateurs et aux centres 15 de leur adresser des patients. Les 130 services d’urgences privés sont trop peu sollicités au regard des urgences publiques surchargées de patients avec des équipes qui s’épuisent. (France INFO du 28 mai 2022)
Comment expliquer que tant de services d’urgences privés demeurent sous exploités alors que d’autres sont au bord du gouffre ?
Sans omettre l’existence d’associations de médecins généralistes, telles que SOS MEDECINS, qui répondent dans de nombreuses villes aux soins non programmés (SNP) et assurent aussi une permanence de soins, y compris la nuit et les week-ends.
Ainsi les médecins n’ont pas à être les victimes expiatoires du manque de moyens humains et financiers. Nous sommes tous, médecins libéraux ou hospitaliers, otages d’un système de santé soumis aux impératifs économiques et à l’indifférence croissante des politiques. En nous imposant toujours plus d’administration, d’efficience, d’obligations, ils exploitent la dernière digue, celle de notre éthique et de notre déontologie au service des malades.
Si l’Etat refuse un financement pérenne du système de santé, qu’il soit convaincu que les complications et la maladie lui couteront bien plus.
Combien de médecins décideront alors d’abandonner leur cabinet si la PDSA était de nouveau obligatoire, aggravant plus encore la pénurie au lieu d’améliorer l’offre de soins ?
Et pourtant, bon nombre de médecins répondent aux soins non programmés de leurs patients, exercent activement et s’adaptent pour répondre aux besoins qui ne cessent de croître.
De plus, dans le cadre de la PDSA, comment justifier la différence de statuts entre les médecins régulateurs, reconnus collaborateurs occasionnels du service public (COSP) et les médecins effecteurs participant au même service public ?
Enfin et sous conditions, ne serait-il pas intéressant et innovant d’intégrer les médecins du travail et ceux exerçant à l’ARS et à la CPAM à la PDSA ?
N’oublions pas la grande grève débutée le 15 novembre 2001 avec un arrêt des gardes de 20h à 8h par nos confrères se considérant dévalorisés, notamment par les ordonnances Juppé de 1996 instaurant la maitrise stricte des dépenses de santé.
Cette grève a entrainé un changement de paradigme, « la permanence des soins n’est pas la continuité des soins… » avec le décret du 15 septembre 2003, la PDS n’étant plus un devoir pour tout médecin mais étant assurée sur la base du volontariat.
L’UFMLS a la volonté de participer activement à la future Conférence lancée en juillet, afin de construire un meilleur système de santé qui nécessite des mesures fortes, dont :
– une augmentation des postes d’internes
– la suppression des cotisations retraites pour les médecins cumulant emploi-retraite
– une médecine à l’acte plébiscitée par 97% des confrères (référendum URPS ML IDF)
– une revalorisation de l’acte qui ne peut rester aussi injustement bas à 25€ (alors que la moyenne européenne est à 50€), en contradiction totale avec la qualité des soins et l’engagement des médecins.
Nous espérons que cette conférence ne soit pas celle d’un nouvel affront, construisons ensemble la médecine de demain et n’oubliez pas les médecins qui méritent beaucoup plus : nous les défendrons.
Bien confraternellement,
Dr Guillaume DEWEVRE
Médecin généraliste
élu UFMLS
Tout a fait d accord.la societe est a 35h et les medecins devraient faire plus?
La plupart des médecins du travail ne pratiquent plus la médecine de soin depuis plusieurs années (leur rôle étant la médecine de prévention). Ils sont en sous-effectif, démoralisés et méprisés par les dernières réformes de la santé au travail
Votre combat pour une médecine plus juste est admirable mais ne vous trompez pas d ennemi
Il faudrait commencer par défiscaliser les gardes … heures sup et de nuit de surcroît , une aberrration qu’elles soient soumises à l’impôt sur le revenu !
Aujourd’hui, la vraie question à se poser est:
Pour quelle raison un même médecin adresse plus qu’avant ses patients aux urgences ce qui crée une saturation de ces dernières ?
Elle ne me semble pas simplement dûe aux déserts médicaux en médecine générale, mais surtout favorisée par l’absence de réponse spécialisée rapide en ville (difficultés à obtenir rapidement des avis neuro,cardio,ex radiologiques…)tant que ce problème n’est pas réglé notre qualité de prise en charge ne pourra s’améliorer.
suite du message précédent:
pour la pds:
il serait tant que tout acte vu après 19h soit coté en acte de garde,il n’est pas logique que les services d’urgences puissent coter en acte de garde les patients se présentant apres 19H et que les MG soient toujours à coter C à 21H.pour éviter les excès il serait facile ,de considérer qu’un MG qui a vu un certains nombre de patients dans la journée et qui travaille après 19h afin de décharger les urgences soit rémunéré sur la base d’un acte de garde;de même pour les fériés même s’il n’est pas de garde….
pour la pds la nuit et les we qui est considérée comme un service public :ne serait il pas cohérant de créer des postes salariés , cela permettrait aux médecins libéraux de se libérer du poids des gardes qui avec l’âge pèse lourd!