Paris le 22 août 2024
L’UFML-S dénonce les propos tenus par le Pr Jean-Luc Jouve, Président de la CME de l’AP-HM, Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille, dans un contexte de tensions de nombreux services d’accueil des urgences (SAU) et d’hôpitaux, aggravées en période estivale : « Tous les services, hors hôpitaux de CHU, sont en difficulté actuellement, tous. Le vrai fond du problème, c’est qu’il n’y a pas de participation de la Médecine Libérale et des cliniques privées à la permanence des soins. C’est-à-dire que tant que l’on n’aura pas un gouvernement, et quel qu’il soit, qui aura le courage d’imposer à la Médecine libérale de participer à la solidarité nationale et à la permanence des soins ; tant que les urgences des hôpitaux publics seront les seuls établissements ouverts dans ces périodes-là, alors on aura cette problématique. » Source L’info à midi de France Info radio le 21 aout 2024.
Nous rappelons au Pr Jouve que les difficultés des SAU sont la conséquence du manque croissant de lits d’hospitalisation ou d’aval et du manque de soignants, orchestrés par des décisions politiques successives, dégradant notre système de santé.
Nous lui rappelons également que :
– La PERMANENCE DES SOINS AMBULATOIRES est assurée par les médecins libéraux à hauteur de 97% les week-ends et jours fériés et 96% les soirs de semaine. Sources : CNOM, Enquêtes PDSA 2022 et 2023
– Les services d’urgences des cliniques et hôpitaux privés reçoivent plus de 3 millions de patients/an dans des conditions souvent plus difficiles, avec moins de personnels soignants qu’à l’hôpital public et sans l’aide d’internes.
– Nombre de cliniques demeurent en attente d’autorisation de l’ARS afin d’ouvrir des services d’urgences et des lignes de gardes de PDSES ont été supprimées par ces mêmes ARS.
Les médecins libéraux ne sont pas responsables des difficultés d’organisations internes des hôpitaux, du manque de soignants et de lits, situation aggravée par les congés estivaux avec la fermeture d’activités ou de services.
Nous rappelons confraternellement au Pr Jouve ses obligations déontologiques et en particulier les articles suivants :
– R 4147-13 décrivant la nécessaire prudence, le souci de répercussions de ses propos et l’importance de données confirmées dans le cadre de l’information au public.
– R 4127-31 : « tout médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession, de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci ».
– R 4127-56 : « les médecins doivent entretenir entre eux des rapports de bonne confraternité. »
Par conséquent, l’UFML-S réclame que soient respectés la dignité et l’honneur d’une profession médicale dont l’engagement et l’investissement ne sont plus à démontrer.
Nous exhortons ainsi le Pr Jouve à présenter des excuses publiques par voie de Communiqué de Presse sous huitaine au bénéfice de la Médecine Libérale. Et parce que nous ne pouvons tolérer que les 120.000 médecins libéraux qui prennent en soin 95% des patients sur tout le territoire soient ainsi méprisés, nous saisissons l’Ordre des Médecins afin que cessent ces propos profondément diffamatoires.
Le bureau UFMLS
