Le constat est implacable. Nous, médecins libéraux, avons une moyenne d’âge de plus de 50 ans. Nous travaillons 55h par semaine et assurons 95% de la permanence des soins. Cependant ce n’est plus suffisant : la population a vieilli et la demande de soins grandit. Or leurs erreurs politiques, dont le numérus clausus et la prime MICA (oui, on offrait une prime aux médecins pour partir en retraite), ont sabordé la démographie médicale lui faisant perdre plus de 50 000 médecins en 10 ans.
Il faut rappeler que moins de 60 000 d’entre eux ont un exercice de médecine générale classique (hors esthétique, ostéopathie…). Ils portent à bout de bras un système en ruine, entre épuisement professionnel et souffrance au travail entrainant des fermetures de cabinets et des reconversions. Sans oublier les réquisitions, les injonctions paradoxales de nos politiques ainsi que les contraintes imposées par la CNAM qui nous écrasent.
Tout est fait pour dégouter les médecins qui aspirent à l’indépendance, au respect, à la liberté d’exercice et asservir ceux qui se soumettent aux desiderata d’une politique stakhanoviste.
Gouverner, c’est prévoir… le constat est aussi implacable ! La politique du clientélisme, des urnes, de l’enveloppe budgétaire des soins votée annuellement (ONDAM) n’a pas anticipé les besoins réels de la population, relégués en termes de dépenses à restreindre. Or une population en bonne santé participe à la croissance de la Nation, consomme et cotise dans une dynamique vertueuse.
Cette mise sous tutelle par l’Etat de notre système de santé et de son organisation a entrainé, comme bien trop souvent en France, une suradministration stérile associée à un sous-investissement notoire des soins et de leurs acteurs.
Les années 2022 et 2023 ont été témoins d’un florilège de mépris et d’humiliations. Jamais la profession médicale n’a été autant ciblée et maltraitée. Les négociations conventionnelles, véritable simulacre, ont tenté d’imposer un contrat d’engagement aberrant et lénifiant assorti d’une gracieuse majoration de 1.5 euro…
À 25 ou 26.5 euros, le coût de l’acte médical en France est celui de pays en voie de développement. Rappelons que la moyenne européenne est de plus de 45 euros ! À ce tarif, aucun espoir d’attirer les jeunes médecins. Investir dans un cabinet, assumer les charges, les assurances, le loyer, supporter l’inflation et embaucher devient impossible.
L’État a fait le choix de dévaloriser l’acte pour pousser les médecins au rendement. Nous en sommes arrivés à une telle dévaluation qu’exercer la médecine générale est devenu une galère sans nom.
Comme si les négociations ne suffisaient pas, nous avons eu le droit à la loi RIST BERGE qui, de manière fallacieuse, de transferts de compétences en délégations, ouvre la voie de la légalité à ce qui était jusqu’alors un exercice illégal de la médecine.
La médecine demeure un domaine et un art complexes. Nos compétences ne peuvent pas s’acquérir par décrets.
Et la loi VALLETOUX, de Conseils Territoriaux de Santé (encore une administration riche en administratifs, mais pauvre en médecins) à l’adhésion systématique aux CPTS, a pour exaspérante ambition de suradministrer et d’étatiser la médecine libérale…
Mais c’est sans compter sur la présomption de culpabilité et l’insulte faite aux médecins récemment avec la chasse aux arrêts de travail et la mise sous objectifs, en contradiction avec le Code de Déontologie et notre éthique. Oui, l’État incapable de réduire sa dette et positiver la balance commerciale cherche des milliards d’économies en dégradant encore le soin.
Dans notre pays qui est la 7e puissance mondiale, nous nous sommes tristement habitués tous les ans au décompte macabre des morts inattendus en service d’urgences (SAU)…
Ces services souffrent bien plus de la fermeture économique de milliers de lits que du manque de soins en ville, comme aiment le répéter nos soi-disant responsables. Quand les SAU font 30 millions d’entrées, les médecins généralistes réalisent environ 300 millions de consultations annuelles. Par effet d’entrainement, si la médecine libérale va mal, l’hôpital ne pourra pas tenir et s’écroulera.
On mesure aussi le manque de médecins par les délais de prise en charge, les retards de diagnostics et donc les pertes de chance tant par pénurie de spécialistes d’organes que de généralistes, alors que la moyenne de patients suivis par ces derniers est de plus de 1100 par professionnel…
À refuser de restaurer l’attractivité de la médecine libérale, en particulier de la médecine générale dont l’acte n’a pas été revalorisé depuis 1995 en euros constants, on tue le soin et notre système de santé solidaire !
Comment pouvons-nous, soignants et patients, accepter cela ? Comment les politiques, coupables d’une telle inaction, peuvent-ils demeurer aussi aveugles ?
Nous ne pouvons plus accepter que, sous de faux prétextes, les gouvernants détruisent notre système de santé, si cher aux Français et aux médecins qui en sont les acteurs.
Défendons ensemble la qualité et l’avenir de la médecine libérale : la santé est une richesse et un investissement bénéfique à tous !
Médecins libéraux, rejoignez le combat de l’UFMLS et signez votre lettre d’intention de déconventionnement. Cette action est la seule arme que craignent les politiques car nous serions hors de leur contrôle, la seule arme qui nous permettra d’entrer en négociations en position de force, la seule arme qui nous permettra aussi de rester libre et non plus avec la peur au ventre d’une médecine asservie, étatisée, forfaitisée, méprisée alors NE BAISSONS PLUS LES YEUX !
Rejoignez les milliers de médecins signataires, SOYONS FORTS ENSEMBLE ET UNIS contre ce système politico-administratif qui veut nous asservir. Nous n’avons pas vocation à obéir, mais à défendre une MÉDECINE LIBÉRALE ET HUMAINE : https://deconventionnement.fr/
Dr Guillaume DEWEVRE, secrétaire général UFMLS
Bon soir Cher confrères
totalement d’accord avec ce développement d’arguments : Un seul combat notre liberté de penser et d’agir : Le soin est un humanisme comme le fait remarquer la philosophe Cynthia Fleury dont nous devrions-nous inspirer, Le Care, le soin de l’autre définit toute démocratie:sans attention protection de l autre, sans qualité des soins il n’y a pas de démocratie il n y a plus d’état de droit : nos conditions de travail sont dégradantes pour notre santé mentale, nos familles et nos patients. Dégradation qui ouvre la voie des extrémistes ,du ressentiment,de la violence banalisée.La philosophe parle de réification : c’est bien ce qui arrive nous ne sommes plus que des variables ajustables du CAC 40, des objets ,un numéro de secu, un numéro de siret de RPPS Un numéro au conseil de l’ordre:
Une totale négation de l’être humain banalisée par un pouvoir politique aux actions et pensées stratospheriques décalées De la physiologie humaine, irrespectueuse de nos rythmes Biologiques, la machine aurait-elle Définitivement pri le pouvoir Des Consciences;
Comme vous je dis non et encore non vous n’aurez pas Ma liberté de penser et d’agir Vous n’aurais pas ma qualité D’être humain responsable irremplaçable !
Une réouverture du secteur 2 serait un moyen de conclure une “Paix des braves”‘ !!!
Pourquoi aucun syndicat n’envisage pas de défendre cette solution ?
Si la CNAM acceptait une base de 40€ et secteur 2 quelle contrepartie les médecins proposeraient-ils ?