L’UFML soutient sans réserve le mouvement de grève unitaire et trans-sectorielle des Infirmières et la mobilisation des personnels de la fonction publique hospitalière du 08 Novembre.
La mobilisation historique de l’ensemble du monde infirmier est à la hauteur du mépris montré chaque jour par le ministère de la santé à l’égard de cette profession. Une profession abandonnée et maltraitée par une gouvernance qui a perdu tout sens réel des priorités. L’UFML dénonce avec la plus grande force la politique sanitaire du gouvernement Hollande et de Mme Marisol Touraine, Ministre des affaires sociales et de la santé, et rappelle leur responsabilité pleine et entière face à la souffrance des soignants et des acteurs du monde de la santé.
Jamais il n’y a eu plus grand décalage entre les décisions et les priorités du gouvernement et la réalité du terrain.
Nous sommes en novembre 2016.
Depuis quatre ans, les drames se multiplient et les taux de suicides des professionnels de santé sont au plus haut des statistiques Les fermetures de cabinets et de structures n’ont jamais été si nombreuses (2 cabinets d’IDE ferment chaque jour, une pharmacie tous les 2 jours…). Les arrêts prématurés d’exercice (harcèlement administratif, pénibilité, perte de sens face aux injonctions paradoxales des tutelles, épuisement) font face à l’effondrement des installations (exemple de la médecine générale avec moins de 9 % d’installations au sortir des facultés). Les déserts sanitaires envahissent le territoire, des métropoles aux villes moyennes, des banlieues en souffrance économique à la ruralité abandonnée des services de l’Etat. Les fermetures de centres hospitaliers généraux et de clinique privées se multiplient (et vont s’accélérer sous le monstre administratif et dictatorial que sont les GHT). Les violences à l’égard des soignants sont croissantes et annonciatrices de l’irréparable.
Le système solidaire est mis à mal par une politique de santé qui a fait le choix de la marchandisation du soin, par le désengagement progressif de la sécurité sociale et le renforcement continu des assurances complémentaires. Les inégalités face aux soins augmentent, avec l’apparition de la nécessité de souscrire des sur-complémentaires pour garder sa liberté de choix et d’accès au soin. Les réseaux de soin se développent, faisant du patient l’otage économique de remboursements différenciés. L’étatisation du système de santé s’installe et fait des médecins et des soignants de simples effecteurs, sans droit décisionnel quant à l’organisation du système. La gestion économique et l’intérêt collectif prennent le pas sur le soin et l’intérêt individuel, au mépris des fondements éthiques de nos professions.
L’UFML soutient le mouvement du 8/11 et appelle toutes les professions du soin, du secteur public ou de la ville, à participer à la journée des soignants le 24/11 dans les principales villes de France à la rencontre des Français.
Il est temps d’arrêter le massacre organisé de notre système de santé. Il est temps de se battre pour installer une vraie gouvernance, où soignants et représentants de patients prendront toute leur place au sein d’une démocratie sanitaire moderne, libre et exempte de conflit d’intérêts ou de pression politique.
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