Haro contre la PPL n° 966 de M. le député Garot : Halte au saccage de la médecine libérale – communiqué de Presse du 24 mars 2025

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M. Garot revient, comme tous les ans, à la charge contre les médecins qui devraient encore supporter les conséquences de l’incurie politique des 30 dernières années.

La pénurie médicale résulte de deux erreurs politiques fondamentales : le manque de médecins formés avec un numerus clausus divisé par deux entre 1984 et 2004 et la fermeture du secteur 2 à une grande majorité de spécialistes en Médecine Générale (MG).

Mieux former en favorisant les terrains de stages en cliniques et au sein des cabinets médicaux et revaloriser l’exercice médical en facilitant l’accès à un secteur à honoraires libres : voici les solutions pour une attractivité nouvelle qui mettra fin à cette pénurie médicale, dont les médecins sont aussi victimes que les patients. Des milliers de médecins sont prêts à répondre à l’appel si, et seulement si, ces conditions, permettant enfin une réelle qualité d’exercice, sont réunies.

Mais au courage politique et à l’audace, il a été encore préféré la facilité et la démagogie politique. Quoi de plus facile que taper encore et toujours sur les médecins libéraux ? Eux qui supportent un système de soins à bout de souffle, un virage ambulatoire à marche forcée pour rationaliser les lits d’hospitalisation sans les moyens nécessaires. Eux qui travaillent en moyenne 55 heures par semaine et dont la moitié souffre de symptômes de surmenage dans l’année…

L’article 1 qui appelle à la régulation de l’installation des médecins, vers les zones où l’offre de soins est insuffisante via une autorisation d’installation délivrée par l’ARS, est un parfait exemple d’erreur par déni de la réalité, tel le mythe de la caverne de Platon.

Oui, des millions de Français n’ont pas ou plus de médecins traitants et certains territoires, oubliés ou perdus de la République, sont dépourvus en médecins.

Mais il est aussi important de rappeler que :

  • la France a perdu 10 000 médecins généralistes en 10 ans et seuls 52 000 ont un exercice de Médecine Générale.
  • les médecins généralistes sont plus facilement accessibles que d’autres professionnels de santé, même réglementés (kinésithérapeutes, infirmiers, sage-femmes et chirurgiens-dentistes). (Source DREES 2024)
  • les internes de médecine, par leur internat dont les conditions sont spartiates, remboursent très largement à la Nation le coût de leurs études.

Mais alors qui est responsable de la politique d’aménagement des territoires, des cabinets médicaux sans soignants, des fermetures d’hôpitaux, d’écoles, des services publics, de l’insécurité de certains quartiers, de l’enclavement de territoires ruraux ?

Qui encore est responsable d’une politique budgétaire qui a mis à genoux l’hôpital public et paupérise les médecins généralistes qui ne peuvent même plus investir sereinement dans un cabinet avec secrétariat ?

La réponse est toujours la même : l’État qui, de faiblesses en inconséquences, a créé des déserts médicaux, scolaires, industriels et de services publics partout sur le territoire.
Pensez-vous sérieusement qu’un ou une jeune médecin, de 35 à 40 ans, avec une vie de famille et des enfants, s’installera dans un quartier où règne l’insécurité ou dans nos belles campagnes sans y trouver d’écoles, d’emplois pour ses proches et de commodités ?
Non, les médecins ne sont pas les derniers hussards de la République avec les Maires qui eux font le choix, courageux, mais assumé, d’être élus au sein de leur commune de domicile.Il est évident que les médecins vont fuir. Fuir l’exercice libéral pour un exercice hospitalier ou salarié les exonérant de ces contraintes. Fuir la France comme plus de 4 000 médecins expatriés ou même la Médecine pour des emplois dans l’industrie…

L’article 3 qui peut sembler une belle idée est une utopie.
Comment des étudiants au sein d’un cursus aussi exigeant et compétitif que la Médecine accepteraient-ils des cours de 1ère année en visioconférence, éloignés des centres universitaires ?

Encore une politique qui se limite aux incantations.

L’article 4 rétablit aveuglément et de manière dogmatique l’obligation de permanence des soins.
Alors que les médecins libéraux ont déjà pour obligation d’assurer la continuité des soins, travaillent bien plus que la majorité des Français à 55h/semaine, près de 10% étant des retraités actifs, dans des conditions dégradées et toujours plus difficiles, ce n’est pas suffisant pour ces élus qui pensent que nous sommes corvéables à merci.
Que penser des députés qui imposeraient une obligation de gardes aux médecins sans repos compensateurs, mettant en danger les médecins, mais aussi la qualité des soins ? Que penser des députés qui appellent à réformer une permanence des soins performante et dont le taux de couverture atteint plus de 96 % en 2023, en augmentation depuis 2022 ? (Source CNOM)

Enfin, cette vision simpliste omet que le taux d’actes non régulés, soirs et week-ends, atteint plus de 35%, mais aussi l’activité de SOS MÉDECINS dans une majorité de grandes villes et les actes réalisés au sein de certaines MMG…

L’UFMLS appelle tous les députés qui placent l’intérêt des Français et l’avenir de notre système de santé au-dessus des intérêts électoraux à voter contre cette PPL qui est une dystopie, imposant une coercition néfaste pour notre système de santé et dangereuse pour les patients.

Voter pour cette PPL, c’est saboter notre système de santé et creuser le trou de la Médecine Libérale qui est pourtant la plus efficiente et la plus capable d’assurer des économies de santé.

LE BUREAU de l’UFMLS

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