S’il est difficile de se prononcer sur le texte sur la fin de vie sorti du chapeau et de l’esprit du Président Macron nous pouvons, en revanche, affirmer que les soins palliatifs ne sont pas financés à la hauteur de ce qu’ils devraient être et n’ont jamais eu réellement de vraie reconnaissance institutionnelle.
Les médecins libéraux et hospitaliers accompagnent des milliers de patients chaque année dans le cadre des soins palliatifs. Cette prise en soin indispensable manque de moyens économiques, manque de moyens humains, manque de reconnaissance !
L’absence de service palliatif dans 26 départements français et l’existence de trois départements avec moins d’un lit identifié palliatif pour 100 000 habitants est la conséquence directe de ce manque de reconnaissance et de cette absence de volonté politique à développer les soins palliatifs et à reconnaitre l’engagement des équipes qui œuvrent auprès des patients.
La réalité est là et elle est terrible ! Les 6% de hausse de budget annuel pour les soins palliatifs annoncés par le président Macron n’y changeront rien. La France ne s’est à ce jour pas donné les moyens d’avoir un tissu de soins palliatifs digne des lois qui l’annonçaient. Elle ne le fera pas plus demain.
Pour l’UFML-S cette réalité dresse un mur qui rend invisible et inaudible l’urgence soudaine à légiférer sur la fin de vie, sur la base de propositions construites sans la consultation des professionnels de santé, dont les concepts brouillons et irréfléchis pourraient laisser croire à un intérêt économique à la mise en place du suicide assisté et de l’euthanasie. Ce qui, à l’heure du doublement des franchises sur le soin ou des économies annoncées sur le remboursement des affections de longue durée (ALD), ne semble pas être la supposition la plus folle.
La décision de placer l’examen d’un texte préparé par on ne sait qui, depuis on ne sait quand, juste avant les élections européennes a quelque chose d’un cynisme sordide…La fin de vie ne saurait être la variable d’une équation électorale.
Nous dénonçons des annonces élyséennes qui ne prennent pas la mesure de la complexité du sujet, qui ignorent la réalité du terrain et font fi du travail réalisé par les équipes de soins en secteur hospitalier et libéral auprès des patients en fin de vie.