Jamais un document de travail n’a autant donné la nausée et l’impression d’être spolié.
Oui, nous sommes violemment, outrageusement dépouillés de notre exercice médical.
La loi RIST 2 a rendu, sous certains aspects, légal l’exercice illégal de la médecine.
Certains arrivistes ou revanchards veulent dépecer arbitrairement notre périmètre métier, nos prérogatives, notre exercice, notre droit de prescrire, nos examens cliniques.
Mais alors que les études de Médecine n’ont jamais été aussi difficiles, que notre cursus avec 4 années d’externat et au minimum 4 années d’internat nous offre des compétences et une expertise inégalées :
il est décidé de nous suppléer, car nous sommes, pour eux,
des nantis, des privilégiés, des fainéants, des soignants remplaçables…
Les IPA sont des Infirmiers DE avec 3 ans d’expérience minimum bénéficiant de 4 semestres de formation complémentaires (dont les équivalents ETS ne précisent pas les durées effectives), pour acquérir ‘des connaissances théoriques, le savoir-faire nécessaire aux prises de décisions complexes, de même que
les compétences cliniques indispensables à la pratique avancée de sa profession.’ (Source : unipa.fr)
A titre d’exemple, reprenons les informations du site actusoins.com* sur la formation d’IPA :
en DE1, 418h d’enseignement et 280h de stage soit 20 semaines de formation en 35h/sem.
et en DE2, 291h d’enseignement et 560h de stage soit 24 semaines.
Nous sommes loin, très loin de la formation théorique et pratique des médecins !
Or des listes de médicaments destinées aux IPA, communes et spécifiques, selon le diagnostic préalable ou non d’un médecin et leur formation, leur offriraient le droit de prescrire, après aval:
les compléments alimentaires et les soins de supports oncologiques, les antalgiques de palier I voire de palier II, le monuril et l’amoxicilline, les antihypertenseurs, les statines, les traitements antidiabétiques, les antidépresseurs et les anxiolytiques, les traitements symptomatiques des pathologies digestives, les corticothérapies, les antihistaminiques…
OUI, l’Etat profite de la pénurie médicale et des difficultés d’accès aux soins, résultats de 30 ans d’incurie politique et d’un manque majeur d’attractivité de la médecine dont il est le seul responsable,
pour organiser la fin programmée de la médecine générale, dite de 1er recours.
OUI, l’Etat en profite pour justifier les transferts de tâches et de compétences qui seront de surcroît sources de prises en charge parcellaires voire dégradées car nos 10 ans d’études ont une plus-value qui n’a pas d’égale. Nous, médecins, sommes irremplaçables et les seuls garants d’une qualité des soins, d’une expertise clinique et d’une prise en charge optimales et globales.
Alors OUI, l’Etat sera non seulement responsable mais aussi coupable de la destruction programmée
de la Médecine Générale, des dommages occasionnés, des pertes de chance et plus encore de
la mise en danger des patients, car nous dénombrerons les aggravations de pathologies,
les erreurs médicales, et plus terrible encore, les morts.
Médecins, voici 7 pages qui se lisent comme une épitaphe ! DOCUMENT DE TRAVAIL PRESCRIPTIONS IPA
Mais nous ne sommes pas morts, alors réveillons-nous, battons-nous pour ce qu’il y a de beau, d’universaliste, de grand dans l’exercice de la médecine.
Quand un système solidaire vient nuire au système sanitaire en détruisant la médecine et nous remplaçant par moins bien formés, moins expérimentés, moins experts que nous, il est urgent de refuser d’être complice ou otage d’une convention nationale.
Médecins, lisez ce qui sonne comme votre disparition et alors souvenez-vous que vous êtes bien vivants et que s’ils veulent faire sans nous, alors nous ferons sans eux : REJOIGNEZ NOUS !
Une seule action est efficace, capable d’inverser la peur et a une portée nationale :
signez votre lettre d’intention sur https://deconventionnement.fr/ et rejoignez les 3000 médecins qui ont déjà signé leur lettre et les 1500 qui ont retrouvé la liberté et le plaisir d’exercer grâce au secteur 3.
Pour le bureau de l’UFMLS,
Dr Jérôme MARTY, Président
Dr Guillaume DEWEVRE, Secrétaire Général