C’est avec effroi que nous découvrons une campagne de publicité par panneaux 4 x 3 sur le territoire national , à l’initiative d’un cabinet d’avocats, mettant en avant un appel à la plainte contre les médecins.
Cette campagne, qui met en avant 400 000 erreurs médicales, sans aucune autre explication, n’a qu’un but , choquer et instrumentaliser les patients à des fins pernicieuses et pécuniaires.
L’UFMLS rappelle qu’il y a plus de 400 millions d’actes médicaux par an et que s’agissant des plus graves, bien inférieurs aux 400 000 annoncés comme le dit Remy Bataillon de la HAS : “Tous ces Evènements Indésirables Graves ne sont pas dus à des fautes commises par des soignants, il s’agit le plus souvent d’une accumulation de petites failles dans l’organisation de la prise en charge.”
L’état de santé du patient, ses antécédents ou sa capacité à suivre le traitement entrent en jeu. Comme rajoute Éric Galam chargé de cours sur l’erreur médicale à l’université Paris Diderot : le système est en cause dans deux tiers des cas. “La médecine n’est pas une science exacte. Mais la responsabilité des soignants, c’est de limiter au maximum ces événements, de les rattraper et d’en tirer les conséquences.”
Sur cette affiche, point d’explication, seul l’effet choc compte, afin de provoquer la judiciarisation et l’attaque.
Pour l’UFMLS, cette communication se moque de la complexité médicale, elle est à l’image de la dérive financière et marchande qui tend à s’imposer à la médecine.
Elle est à rapprocher des publicités des sociétés commerciales de téléconsultations qui promettent des avis médicaux immédiats, sans préciser qu’elles agissent hors du parcours de soin, et que le patient ne sera dans la plupart des cas pas remboursé.
Ces sociétés érigent une médecine low cost pour un profit immédiat. Start up financées à des dizaines de millions d’euros par des organismes financiers sans scrupule, groupes d’avocats sans éthique ni valeurs, la médecine est livrée au commerce, au marché et aux banques. Face à cette grave évolution, la profession n’aura pas d’autre solution que de se déconventionner afin de sortir d’un système qui ne la protège plus.