– Le 1er mars la reforme sur les produits de contrastes en imagerie entrera en vigueur.
– Le 1er mars l’achat des produits de contrastes, autrefois à la charge des patients, sera entièrement à la charge du médecin réalisant l’examen et ils ne seront bientôt plus disponibles en pharmacie.
– Le 1er mars, le prix de ces produits de contraste sera donc déréglementé sortant des produits remboursés par la sécurité sociale.
– Le 1er mars, chaque structure radiologique (y compris les hôpitaux) perdra entre 10 et 20 euros sur chaque scanner injecté (et c’est l’immense majorité de l’activité des scanners) puisqu’ils devront fournir le produit de contraste gratuitement au patient.
– Le 1er mars, de multiples centrales d’achat verront le jour et seront prêtes à proposer leurs prix, directement négociés avec l’industrie.
– Le 1er mars, les seuls qui pourront limiter la casse seront ceux qui négocieront des gros volumes de produits de contraste avec les centrales d’achats ou directement les industriels c’est à dire, les megacabinets aux mains des financiers.
– Le 1ermars, les radiologues se réveilleront avec une balle dans le pied et la gueule de bois en réalisant que cette réforme a été proposée et voulue par leur propre syndicat qui se vente de combattre ces financiers.
– Le 1er mars, les radiologues vont s’apercevoir que la seule solution proposée par ce syndicat est de fournir un antidote au mal qu’il a lui-même créée : une centrale d’achat syndicale espérant sans doute gagner quelques cotisations de radiologues encore restés dupes.
– Le 1er mars, l’état cachera avoir économisé le remboursement de ces produits de contrastes en se déchargeant sur les financiers.
– Le 1er mars, les financiers pourront dire merci aux deux coupables de cette réforme.
– Le 1er mars, la réforme sur les produits de contrastes aura sans nul doute, des conséquences sur la prise en charge des patients en ville comme à l’hôpital, et cela comme toute les réformes obligeant à augmenter les cadences ou à acheter au moins cher pour stabiliser les structures.
L’UFMLS a prévenu plusieurs fois avant et pendant la négociation conventionnelle de l’urgence d’arrêter cette réforme avant que son impact sur la radiologie soit du même niveau que les reformes qui ont fait tomber la biologie du côté obscur de la financiarisation. Aucune réponse, aucune proposition de la CNAM et le silence du syndicat des radiologues nous auront convaincus qu’il n’y a plus rien à espérer d’eux car ces négociations ont été faites hors du cadre conventionnel, dans le dos des syndicats représentatifs. C’est encore un coup de plus mais résistez, restez indépendants : sans vous les cabinets dont rêvent les financiers, ne sont que des coquilles vides.
Dr. Henri GUERINI pour l’UFML-S