Paris, le 20 juin 2019
Communiqué de presse : CPTS – Assistants, la grande illusion.
Les deux accords signés, ce jour, avec trois syndicats de médecins libéraux sont présentés comme pouvant « produire rapidement des effets sur les déserts médicaux » selon Nicolas Revel, Directeur de l’Assurance Maladie (Les Echos 19/06/2019).
Les médecins libéraux ont montré, sondage après sondage, qu’ils ne croyaient pas en ces solutions.
Solutions, qui transforment l’exercice libéral en exercice subventionné. Exercice qui sera fait de contractualisation avec les agences régionales de santé (ARS) et l’Assurance Maladie (CNAM), et d’encadrement de l’exercice désormais sous objectifs et indicateurs.
Laisser entendre que le fait de créer 4000 assistants, entre secrétaires et infirmières à l’exercice très limité, permettra de créer l’équivalent de 1000 équivalents temps pleins de médecins relève de la pure pensée magique.
Faire croire que créer des communautés professionnelles de santé, sorte d’extension sur la ville du modèle pluriprofessionnel hospitalier, permettra de résoudre les difficultés à trouver un médecin, et la crise des urgences, relève soit d’une grande naïveté soit d’une manipulation.
Pour les patients, les annonces et les déclarations du ministère de la Santé, du gouvernement, de l’Assurance Maladie, et des représentants des syndicats signataires, sonnent aujourd’hui comme solutions et finiront, dans quelques mois, en grande illusion.
Les médecins de ville n’ont rien contre le fait de travailler avec l’aide d’un ou de plusieurs assistants. Ils demandent juste à avoir des tarifs leur permettant de salarier, librement et personnellement ces professionnels, comme peuvent le faire, par exemple les dentistes, sur tout le territoire.
Ils ne veulent pas d’un système de subvention partielle et dégressive contre une augmentation des cadences ou des files actives.
À 25 euros l’acte, tarif le plus bas d’Europe (hormis Malte), ils savent la fragilité économique de leur micro entreprise. Il connaissent parfaitement le risque engendré par une masse salariale à laquelle ils ne pourront faire face, sans engagement personnel en terme d’augmentation de volume continu de patientèle. Alors même que, l’UFML-S rappelle que leur profession connait des taux de burn-out parmi les plus importants et des drames réguliers.
Ils savent que 4000 assistants, ce n’est rien, en terme de besoins, et que ce chiffre fondra, comme neige au soleil, lorsque ces subventions baisseront pour des tarifs, dans deux à trois ans, toujours à l’identique.
Ils savent que la qualité de la médecine ne relève pas d’organisations obligées ni de lourdeurs administratives. Et c’est en ce sens que, dans leur majorité, ils ne veulent pas des Communautés Professionnelles de Territoire de Santé.
Les professionnels de santé travaillent déjà, en pluri-professionnalité, et les professionnels isolés n’existent pas.
Ils demandent, seulement, de la souplesse et de la facilité dans l’échange d’information. Ils ne veulent pas d’un système fait d’engagements, d’objectifs, de réunions de coordination, de contrats d’objectifs et de moyens avec l’administration, de lourdeurs administratives, de renforcement de la tutelle contre financement… Bref, de ce qui déstabilise déjà l’hôpital public à force de main mise administrative, de perte de sens pour les professionnels de sante et de déstructuration des équipes.
Les médecins de ville demandent, en majorité, une attractivité de leur profession. Cette attractivité passe par la confiance et les moyens tarifaires d’une liberté d’exercice, et non par des subventions , un encadrement permanent et une main mise tutélaire.
La médecine de ville, comme la médecine hospitalière, est asphyxiée par la gouvernance administrative. Les accords signés, ce jour, coupent un peu plus l’oxygène à une profession à laquelle on va demander d’accélérer sa course.
Penser que plus de médecins seront à l’arrivée est la grande illusion.
Union Française pour une Médecine Libre – Syndicat, 4 rue Brochant- 75017 Paris
Contact presse UFML-S : Véronique Molières – 06 82 38 91 32
Dr Jérôme Marty : Président Dr Valérie Briole : Secrétaire générale
Dr Lamia Slitine : Trésorière
Dr Paule-Annick Ben Kemoun Dr Jacqueline Goltman Vice présidentes
Dr Franck Chaumeil Dr David Schapiro Vice Présidents
Dr Maxime Balois Dr Henri Guérini Vice Présidents
Dr Stéphan Meller : Secrétaire général adjoint