COMPTE RENDU UFMLS FOCUS PERTINENCE 23 NOVEMBRE 2023

Le 15 novembre a eu lieu la PREMIERE MULTILATERALE rouvrant les nouvelles négociations conventionnelles.

Les négociations s’articuleront autour de 4 axes :
-l’attractivité
-la pertinence des soins
-l’accès aux soins territorial
-la refonte des modes de rémunération

Or, l’enveloppe budgétaire (ONDAM 2024) a été jugée ‘insincère’, ‘sous-estimée’, ‘avec un coût de la revalorisation pas prévu’, ‘à moins de trouver des économies par ailleurs’ par la commission des affaires sociales du Sénat (EGORA le 10/11/2023)

Et si le ton est apaisé, aux dires du ministre, M Rousseau : ‘Les questions d’argent sont totalement légitimes et vont être la partie difficile’ des négociations (EGORA 17/11/23)

Donc l’UFMLS aura pour mission de démontrer que la Médecine Libérale n’est pas un coût mais bien un investissement, que le modèle libéral est le plus efficace avec un paiement à l’acte qui doit rester la pierre angulaire de notre exercice, pour préserver notre liberté et indépendance et défendre une organisation des soins qui doit faire confiance et non contraindre.
Nous devons retrouver les conditions nécessaires à l’installation des jeunes médecins, à la qualité d’exercice et donc l’ATTRACTIVITE.

2er FOCUS PERTINENCE ET QUALITE DES SOINS du 23 novembre 2023 :
Après avoir défini la pertinence des soins comme un enjeu sanitaire majeur qui doit contribuer à la soutenabilité de notre système de santé face aux contraintes démographiques, épidémiologiques et environnementales, la CNAM a déterminé différents enjeux :
-améliorer la qualité des soins
-renforcer l’utilisation des recommandations de bonnes pratiques
-éviter les soins inutiles et lutter contre le non-recours aux soins
-intégrer le risque environnemental

L’UFMLS a cependant rappelé que la pertinence ne devait pas tomber dans le piège de la déprescription au détriment de notre obligation de moyens et de qualité des soins, dans un but purement économique et de restrictions budgétaires.
De plus, la médecine étant une science et un art, les médecins adaptent les recommandations à la singularité de chaque patient.

Les 3 premiers sujets abordés sont :
-les médicaments
-la biologie médicale
-le parcours de soins

Mais avant d’amorcer ces 3 sujets, la CNAM nous fait une belle démonstration des hospitalisations potentiellement évitables. Oui, nous devons en tant que MG réduire les hospitalisations de nos patients afin de réduire la pression et les coûts hospitaliers…

L’UFMLS a rappelé à la CNAM que les hospitalisations évitables sont évitées depuis bien longtemps car entre 2000 et 2020, plus de 80.000 lits d’hospitalisation ont été fermés en France.
Ainsi la réalité de bon nombre de MG, c’est la difficulté de trouver une place d’hospitalisation pour des patients en perte de chance à domicile mais aussi de prendre en charge des patients renvoyés chez eux par manque de lits.

De plus selon la CNAM, un patient examiné 1 ou 2 fois par an par un médecin généraliste réduit son risque d’hospitalisation de 5 fois. L’UFMLS n’a donc pas hésité à souligner l’expertise, la plus-value et l’efficacité d’un exercice qui doit retrouver toute son attractivité.

QUESTIONS & ECHANGES :

1.Retours sur les classes médicamenteuses suivantes :

Les antibiotiques : si la CNAM avait pour réel objectif d’améliorer la pertinence et optimiser les prescriptions d’ATB, l’UFMLS interpelle sur le nombre de prescripteurs qui est un facteur clef. Permettre cette prescription à des professionnels non cliniciens, tels les pharmaciens, est une erreur manifeste.
Nous ferons face à des streptotests sans indication clinique, des prescriptions d’amoxicilline en hausse et déconnectées de la clinique avec des herpangines, rhinopharyngites, phlegmons qui auront le droit au même test…
Nous rappelons ainsi le rôle central et prépondérant de l’examen clinique qui doit guider chaque prescription.
Concernant les infections urinaires, mêmes arguments au sujet des IU à risque, récidivantes, des PNA débutantes…
Et l’UFMLS informe aussi qu’en période de tensions sur les stocks de médicaments, les prescriptions sont d’autant plus complexes.

Les IPP : L’UFMLS défend un exercice en accord avec les recommandations de bonnes pratiques adaptées à chaque patient car on ne doit pas dicter nos prescriptions.

Les antidiabétiques : L’UFMLS, en accord avec le CNAM, dénonce le mésusage des ADO de nouvelles générations dans un but amaigrissant mais rappelle encore les difficultés et les tensions de stocks.

Les analgésiques : La CNAM s’émeut du niveau de prescriptions de DOLIPRANE et de l’ASPIRINE (oui, il ont confondu avec les AINS…).
L’UFMLS interpelle sur les possibles CI ou intolérances aux antalgiques de palier II mais surtout l’accès libre des patients aux AINS et PARACETAMOL en officine et le déremboursement des injections intra-articulaires d’acide hyaluronique qui a majoré le recours aux AINS.

Les Benzodiazépines : Au-delà du mésusage et des risques de dépendance et d’accoutumance à cette famille médicamenteuse, la pénurie majeure de psychiatres en ville place le médecin généraliste en 1ere ligne face aux patients souffrant de syndromes anxio-dépressifs et autres, comme le rappelle l’UFMLS justifiant ainsi nos prescriptions.

2.Quelle vision de la polymédication du sujet âgé ?

L’ensemble des syndicats et médecins présents rappellent le risque de iatrogénie.
Ainsi l’UFMLS souligne l’impossibilité d’évaluer avec finesse les interactions dés que 5 classes thérapeutiques sont prescrites mais aussi la justification d’ordonnances complexes en raison des comorbidités et des antécédents (AVC, IDM, HTA, DT2, DYSLIPIDEMIE…)
Donc la sobriété de prescriptions est un sujet complexe en raison du bénéfice-risque à conserver ou déprescrire des classes thérapeutiques indiquées.

3.Les prescriptions de biologie médicale :

25 OH D3 (vitamine D) : En raison d’une carence étendue à la majorité de la population, la supplémentation doit être favorisée sans dosage préalable sauf cas particuliers, selon la CNAM. Et en cas de dosage hors recommandations, l’annotation NR doit être indiquée.

VS : volonté de la CNAM de réserver ce dosage aux pathologies rhumatismales et aux maladies inflammatoires spécifiques (m de Horton…).

TSH : volonté de prescriptions en cascade avec TSH seule initialement puis T3, T4l si besoin.
L’UFMLS rappelle l’intérêt dans certaines situations cliniques, notamment chez les patients prenant de la CORDARONE, d’associer TSH, T4l et T3l en raison de la possible dissociation thyroïdienne et des formes de dysthyroïdies frustres…

L’UFMLS défend donc la juste prescription, raisonnée, résultante de l’examen clinique et s’oppose aussi aux prescriptions dites syndromiques (ex : bilan d’anémie…) car notre expertise doit guider la prescription ciblée et justifiée de nos examens.

Quant au dernier item PARCOURS DE SOINS, sujet sensible de la coordination des soins et du potentiel paiement aux forfaits, il a été peu abordé en raison du manque de temps.

Pour la délégation UFMLS présente,
Dr Jérôme MARTY, Dr Guillaume DEWEVRE et Dr Mokhtaria ALIKADA

Dr Guillaume DEWEVRE
Sec Gen UFMLS

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