Le plan du gouvernement contre les déserts médicaux présenté ce jour 13 octobre par le Premier Ministre Edouard Philippe et la ministre de la santé Agnès Buzyn : Une impression mitigée entre communication, promesses, et auto-persuasion.
Le doublement des maisons médicales, pierre angulaire du plan de lutte contre les déserts médicaux, est symbolique du décalage qui peut exister entre les responsables politiques et les soignants.
L’UFMLs rappelle que les médecins libéraux n’ont pas besoin de murs mais d’un plan de relance de la médecine libérale et pose une question : quelle médecine veut-on installer derrière les murs ?
Sans plan de relance de la médecine libérale “cabossée depuis des décennies” à force de décisions politiques unilatérales, l’effondrement démographique ne sera pas résolu, et ce sont des médecins “de passage” qui exerceront dans ses structures.
La proposition de développer les pratiques avancées et de déléguer des actes médicaux ne choque pas si elle se fait en équipe soignante et en décision collégiale, mais son imposition par le politique sonnerait comme une volonté d’abord économique de diminuer encore le coût de certains actes..
Cette proposition apparaît comme une volonté de ne pas se saisir de la réalité de l’importance de la crise et de permettre de maintenir quelques réponses sanitaires sans amener de solution définitive .
La proposition de favoriser l’exercice mixte entre hôpital et cabinets médicaux est à saluer, à la condition expresse qu’il ne s’agisse pas de “détachement” du secteur public hospitalier qui étendrait les Groupements Hospitaliers de Territoire à la médecine de ville, ce qui, pour l’UFMLs, aboutirait à une médecine à l’exact opposé de ce que doit être la médecine de ville.
Le développement de téléconsultation, de la télémédecine et de la télé-expertise, si il est indispensable, ne doit pas pour l’UFMLs être vu comme une solution aux déserts médicaux.
Il ne s’agit en rien d’outils qui doivent remplacer l’homme soignant, mais d’aide à l’Homme soignant.
Combien de matériels hautement subventionnés seront réellement utilisés ?
Qui sera derrière les écrans ?
Quelles garanties seront apportées aux patients et aux soignants quant au maintien de leur indépendance à l’heure où le monde assurantiel multiplie les offres de téléconsultations ?
La construction de murs, comme la subvention et l’installation d’outils de télé “soins”, ne résoudra pas la problématique de la désertification sanitaire si l’homme soignant n’est pas d’abord pris en considération.
Offrir 200 millions d’aides à l’installation et à l’exercice dans les territoires où l’offre est insuffisante, aider les médecins retraités à conserver leur activité sont de bonnes intentions mais là encore, ce sont des solutions d’attente…
L’UFMLs met en garde les responsables politiques et institutionnels : faire passer l’outil avant l’homme soignant, subventionner murs et matériels sans résoudre la crise de la médecine libérale relève de la pensée magique.
L’UFMLs rappelle que les déserts médicaux sont la résultante de politiques sanitaires successives qui depuis trente ans ont, sciemment ou par méconnaissance, fragilisé la médecine libérale jusqu’à la rendre non attractive.
Rappelons la baisse du numérus clausus, l’incitation aux retraites anticipées, les blocages tarifaires, l’augmentation continue des charges, l’exercice quasi placé sous tutelle administrative, la multiplication des agences orientant l’exercice, l’augmentation du temps de non-soin, la fragilisation des structures libérales, l’épuisement des acteurs…
La médecine libérale relève d’un grand plan de relance, sa mise en oeuvre ne peut se faire que par une révolution de la gouvernance sanitaire qui s’ouvre aux soignants et aux patients afin de stopper l’échec d’un système où ceux qui décident ne savent pas et ceux qui savent ne décident pas.
Pour L’UFMLs
Dr Jérôme Marty Président
Union Française pour une Médecine Libre Syndicat
UFML Syndicat: 4 Rue Brochant 75017 Paris Contact : ufmls@yahoo.com
Bureau
Dr Jérôme Marty -Dr David Schapiro- Dr Jacqueline Goltman-Dr Valérie Briole – Dr Franck Chaumeil- Dr Marie Hélène Bonfait Bouyer – Dr Stephane Meller -Dr Lamia Slitine-Dr Paule-Annick Ben Kemoun
Existe t il un tract ou une affiche qui nous donnerait, sous forme d’argumentaire incontestable (avec statistiques…) la possibilité d’informer systématiquement tous nos patients…
Par exemple: l’affirmation: “actuellement, le nombre de médecins formés ne correspond qu’à la moitié (?) du nombre de médecins qui partent à la retraite” est elle incontestable ? Avez vous des chiffres ?
De même “nos chers énarques ont décidé que moins il y aurait de médecins, moins il y aurait de dépenses de santé”, alors que la population augmente et viellit…
je vais demander aux membres du bureau de le faire merci de votre engagement
Dr Zigmund
Vous avez déjà pas mal d’arguments dans cet excellent article du Figaro: http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/10/12/20002-20171012ARTFIG00074-le-nombre-de-medecins-en-activite-continue-de-baisser.php
il y a 35 ans en voyant 15 patients on gagnait bien notre vie en faisant bien notre job, aujourd’hui en voyant 30 patients on y arrive plus et on fait un boulot de m…..
la messe est dite