Arrêts abusifs : la nouvelle légende urbaine.
Le Premier Ministre a lancé à la fin de l’été une mission pour analyser les causes de l’augmentation des indemnités journalières liées aux arrêts maladie.
Le gouvernement a retenu en l’état deux propositions :
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Faciliter le recours au mi-temps thérapeutique.
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Rendre obligatoire la dématérialisation des arrêts de travail.
Le gouvernement a donc fait le choix de ne rien changer fondamentalement hormis de faciliter par la dématérialisation, les contrôles des médecins et des patients, au travers de l’exploitation automatisée de statistiques individuelles et collectives.
Le recours facilité au mi-temps thérapeutique n’a aucun intérêt pour les arrêts de courte durée ( infection aigüe , traumatisme par exemple) et pas plus pour les arrêts de longue durée dont les motifs signent une gravité causale où la prescription du mi temps thérapeutique dans l’immense majorité des cas ne survient qu’en second rideau.
Rien dans ces deux mesures n’est à la hauteur d’une nécessaire réorganisation du parcours « arrêt de travail » .
Le nombre d’arrêts de travail est en constante augmentation depuis plusieurs années (+4.4% en 2017) leur coût est de 19,3 milliards d’euros…
Il faut trouver un coupable:
Le patient abuserait, le médecin accepterait…
Ce raccourci utilisé par nombre de responsables politiques ou syndicaux est une légende urbaine, comme le patient bénéficiaire d’aide sociale qui aurait une dalle LED dernier cri et une berline allemande dernier modèle.
Le réalité des cabinets médicaux est tout autre. Elle est un reflet de notre société.
Une société où il y a 10 millions de précaires, où face aux difficultés économiques on doit travailler de plus en plus longtemps , où des générations de salariés se heurtent à une révolution technologique et sociale qui demande une adaptation plus ou moins franchissable selon son âge. Un monde où la peur de l’échec et le risque de perte d’emploi sont de plus en plus présents , où l’anxiété et les contraintes provoquent l’épuisement et cet épuisement parfois la dépression.
Un monde où la perte de sens brise parfois les êtres humains .
Il y a des arrêts de travails longs, parfois répétitifs et des arrêts de courtes durées ( maladie contagieuse , incident de la vie, consultation pour pathologie aigue pendant les horaires de travail …)
Sont ils abusifs?
De quoi cette question est elle le nom?
Serait elle posée si la France connaissait une croissance économique?
Soyons clair, le nombre d’arrêts de travail ne peut baisser par effet de culpabilisation ou de pénalisation , de très rares abus sont constatés .
Alors que faire?
D’abord faire de l’assurance maladie un partenaire du patient et du médecin et non plus une structure perçue comme organisme de mise en doute et de sanction.
L’UFML-S propose que l’assurance maladie cette assurance de « bonne vie » ne soit plus la seule assurance à ne pas contractualiser avec ses affiliés.
L’UFML-S propose donc la création d’un contrat entre le patient, le médecin et l’Assurance-maladie.
contrat dont la signature fonderait le partenariat : patient-médecin-assurance maladie en un pacte social où les droits et devoirs de chacun seraient exprimés.
Faire de l’assurance maladie un partenaire permettrait notamment d’ouvrir une modification du parcours de l’arrêt de travail.
Le parcours de l’arrêt de travail , c’est une histoire de méfiance et de méconnaissance où les acteurs fonctionnent en silos sans jamais ou presque se parler.
Ces acteurs sont: le patient, les médecins , le médecin du travail et le médecin conseil de l’assurance maladie.
Ces acteurs doivent tous travailler ensemble.
Ainsi le médecin du travail doit retrouver toute sa place et responsabilité au sein de l’entreprise.
Son rapport avec le salarié et avec le médecin prescripteur doit être privilégié.
Au sein de notre système social le médecin conseil doit être pleinement intégré au parcours en un partenariat véritable, où il doit participer chaque fois que nécessaire. Pour cela la méfiance doit disparaître.
Aucun acteur ne doit plus agir seul.
Comment faire ?
L’UFML-S PROPOSE POUR LES arrêts de longue durée la mise en place d’un système de collégialité où le cas d’un patient sera étudié en sa présence par l’ensemble des intervenants: médecin prescripteur , médecin conseil et médecin du travail. Une lettre clef de participation à cette réunion collégiale pourrait être ainsi créée pour la médecine de ville, l’utilisation de la télémédecine pour des professions souvent sous pression prendrait ici tout son sens.
La méfiance et la méconnaissance seraient donc remplacées par la confiance et la connaissance.
La hausse des arrêts de travail, reflet de notre société ne doit plus ouvrir à la culpabilisation et à la sanction mais à une nouvelle organisation pour une régulation basée sur la compréhension.
Union Française pour une Médecine Libre – Syndicat, 4 rue Brochant- 75017 Paris
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