Les syndicats d’internes, de chefs de clinique et d’étudiants en médecine : ISNI ANEMF ISNAR IMG ont démontré dans une enquête que 66% des futurs médecins souffrent d’anxiété et 28 % de troubles dépressifs.
Ces chiffres ne sont pas sans rappeler ceux de la médecine de ville ou près d’un médecin généraliste sur 2 sont à risque de burn-out et ou les taux de suicides sont de 2.5 fois ceux de la population générale, (quasi identique à ceux du monde agricole ou un agriculteur se suicide tous les 2 jours).
Ces chiffres et ces situations sont pourtant connus de tous et de nombreux responsables en sont coupables.
J’accuse les directeurs d’Hôpitaux de ne pas avoir fait ce type d’enquête alors que les drames sont réguliers au sein de leurs établissements.
J’accuse l’administration de la santé d’user et d’abuser des étudiants en médecine et des internes, au prétexte de la rentabilité.
J’accuse de nombreux PUPH d'”outiliser” les étudiants et internes comme autant de chair à service, souvent sans considération ou regards.
J’accuse les conseils de surveillance hospitaliers, de ne jamais se poser la question de la réalité du fonctionnement des hôpitaux.
J’accuse les responsables politiques nationaux passés ou jusqu’alors en fonction, d’avoir laissé construire à l’hôpital une zone de “non droit” du travail.
J’accuse les ministres de la santé d’immobilisme et de laisser faire, marque de leur mépris à l’égard des futurs médecins.
J’accuse les gouvernements successifs d’avoir construit la situation actuelle à l’hôpital comme en médecine de ville.
J’accuse la représentation nationale passée d’avoir obéi et laissé s’installer l’épuisement et la perte de sens chez les soignants à force de lois construites sans eux, contre eux…
j’accuse l’état Français d’irrespect et négligence coupable vis à vis des médecins, tout au long de leur vie professionnelle et jusqu’à leur retraite.
J’accuse ces dirigeants qui savent et ne font pas, qui entendent et ne s’intéressent pas, qui constatent et n’écoutent pas.
Mon neveu devait passer l’ECN en 2019. Il ne lui restait qu’un oral à valider, quelques semaines avant l’examen. Eh bien, vous devinez ? 9,5 sur 20 = ECN interdit !!! Tout le travail de l’année inutile !
Mais surtout, il a appris la nouvelle tout seul, face à son ordinateur. Son examinateur n’a même pas osé lui annoncer de vive voix. Vous imaginez la violence ? Vous imaginez l’humanité et l’empathie de ce grand patron du CHU ?
J’ai honte pour la médecine…